Un homme d’affaires angolais dans le viseur de la justice suisse

Lundi 31 août 2020

Un homme d’affaires angolais dans le viseur de la justice suisse

Marié à la fille d’un ancien président angolais, Carlos Manuel de São Vicente ouvrait des comptes à Genève pour lui, son épouse, ses trois enfants, ses sœurs, ses neveux et ses nièces. La justice suisse l’accuse de blanchiment.

Par notre correspondant à Genève, Ian Hamel Modifié le 31/08/2020 à 12:43 - Publié le 31/08/2020 à 12:12 | Le Point.fr

[…] Un virement de 212,9 millions

Active dans les banques, le pétrole, l’immobilier, les télécommunications, Isabel dos Santos pesait, avant sa chute, jusqu’à trois milliards de dollars. La fille de l’ancien président Neto et son mari jonglent eux aussi avec les milliards. En novembre 2018, le Ministère public genevois reçoit du Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent une communication de « soupçons de blanchiment d’argent ». Carlos Manuel de São Vicente s’est fait virer en septembre 2018 sur son compte personnel 212 900 000 dollars avec pour seule mention « Transfert of funds ». Comme le souligne la Cour de justice de Genève, il est « inhabituel » qu’un président de conseil d’administration « dispose en sa faveur de fonds appartenant à une société anonyme, de surcroît à une compagnie d’assurances régulée par l’État ». Au total, c’est plus d’un milliard de dollars qui ont transité sur les comptes de la famille.

Le Ministère public genevois a donc inculpé l’homme d’affaires angolais pour blanchiment et lui a séquestré autour de 900 millions de dollars. Depuis 2018, l’affaire ne se serait pas ébruitée si Carlos Manuel de São Vicente, qui rejette les accusations de blanchiment portées contre lui, n’était pas allé devant la Cour de justice pour débloquer sa cagnotte. Le 9 juillet, la Chambre pénale de recours l’a débouté, soulignant qu’à ce stade de l’enquête « les indices de la commission d’une infraction pénale en mains du Ministère public sont suffisants pour justifier le maintien du séquestre ». Lire la suite.

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