Vatican : achat opaque d’un immeuble, un intermédiaire libéré de prison

Lundi 15 juin 2020

Vatican : achat opaque d’un immeuble, un intermédiaire libéré de prison

Par L’Obs avec AFP Publié le 15 juin 2020 à 16h05

Cité du Vatican (AFP) - Un homme d’affaires italien, qui avait servi d’intermédiaire au Saint-Siège pour acquérir un immeuble de luxe à Londres, et incarcéré il y a dix jours par la justice vaticane sur des soupçons de corruption, a été remis lundi en liberté provisoire.

« Les magistrats ont pris acte des arguments développés par la défense, ainsi que des nombreux documents rattachés et jugés utiles pour reconstruire les faits faisant l’objet de l’enquête », indique un communiqué du Vatican.

Sur ces bases, les magistrats du Vatican « ont accordé la liberté provisoire » au suspect, selon ce communiqué.

Gianluigi Torzi a été arrêté après avoir été interrogé par le procureur du tribunal du Vatican, qui enquête depuis l’été dernier sur le circuit d’achat opaque d’un immeuble de luxe londonien, situé sur Sloane Avenue.

Le courtier italien est soupçonné d’extorsion, de détournement de fonds, de fraude aggravée et de blanchiment d’argent.

M. Torzi, qui était détenu dans des locaux de la gendarmerie vaticane, encourt jusqu’à douze ans de prison, selon le communiqué du Vatican.

L’investissement au cœur de l’enquête est un immeuble dans le chic quartier londonien de Chelsea (17.000 m2 transformés en une cinquantaine d’appartements de luxe), une opération qui pourrait représenter un coût total de 200 millions d’euros selon un journal italien.

Une première participation avait été prise dans le projet en 2014 via un fonds luxembourgeois géré par la holding d’un homme d’affaires italien, Raffaele Mincione, qui au final aurait fait une plus-value juteuse.

La gestion financière peu avantageuse, via la Suisse et le Luxembourg, avait incité le Vatican quatre ans plus tard à y mettre fin en rachetant l’ensemble de l’immeuble londonien, et en cédant ensuite le contrôle à un autre financier basé à Londres, Gianluigi Torzi, selon des éléments de l’enquête publiés par la presse l’an dernier.

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