L’ancien PDG de Smoby-Majorette présenté jeudi matin au parquet de Nancy

Mercredi 26 mars 2008

26/03/2008 11:51

LYON (AFP) - L’ancien PDG de Smoby-Majorette présenté jeudi matin au parquet de Nancy

[illustration : Jean-Christophe Breuil, le 19 octobre 2007 à Paris - © 2008 AFP - Eric Piermont]

L’ancien PDG et petit-fils du fondateur du fabricant de jouets Smoby-Majorette, Jean-Christophe Breuil, soupçonné de malversations financières, devrait être présenté jeudi matin à un juge d’instruction du parquet de Nancy, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

La garde à vue de M. Breuil, interpellé mardi matin à son domicile situé dans le centre de Lyon, a été prolongée de 24 heures. Il est actuellement entendu dans les locaux de la section financière de la PJ de Dijon, a-t-on indiqué de même source.

Un juge d’instruction de la juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) du parquet de Nancy a délivré une commission rogatoire à la suite de l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de M. Breuil par le procureur de la République de Lons-le-Saunier qui le soupçonne d’avoir mis en place un système de détournements de fonds de Smoby-Majorette via des sociétés écrans à l’étranger.

« La garde à vue se déroule normalement et mon client continue de démentir ces accusations », a indiqué mercredi à l’AFP l’avocat de Jean-Christophe Breuil, Alain Ribeyre.

M. Breuil avait démenti formellement lors d’une conférence de presse mi-octobre ces accusations, s’estimant victime d’une « campagne de manipulation » de la part de personnes voulant « la mort » du numéro un français du jouet.

Asphyxié par une dette de 277 millions d’euros, Smoby-Majorette avait été placé en redressement judiciaire en octobre. L’essentiel du groupe, à l’exception de sa filiale Majorette, avait été repris le 3 mars par l’Allemand Simba qui prévoit de licencier plus de la moitié des salariés français d’ici fin mars.

Nommé à la tête de Smoby en 1993, à la suite du décès brutal de son père, M. Breuil avait réalisé plusieurs acquisitions dont Majorette-Solido en 2003 et Berchet en 2005, et avait créé l’ensemble des filiales à l’étranger.

Plusieurs perquisitions ont eu lieu au domicile lyonnais de M. Breuil ainsi qu’au siège du fabricant de jouets à Lavans-lès-Saint-Claude (Jura). Des salariés des services financiers et comptables ont été entendus par la police.

Le quotidien Le Figaro avait révélé mi-octobre le nom de plusieurs entreprises absentes de l’organigramme de Smoby, qui seraient curieusement apparues au moment de la prise de contrôle de Smoby par l’Américain MGA Entertainment dont Effective Label Limited, société appartenant à une firme basée aux Caraïbes qui aurait acheté en Chine des jouets qu’elle revendait à Smoby, moyennant une commission de 6%.

Aux Pays-Bas, la société Euro Toys, cliente de Smoby, aurait bénéficié de conditions commerciales particulièrement avantageuses, achetant à 20% de leur prix à Smoby-France les jouets qu’elle revendait au prix du marché local, selon le Figaro.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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