Libye : le casse-tête du « gel des avoirs »

Vendredi 4 mars 2011 — Dernier ajout mercredi 1er novembre 2017

Libye : le casse-tête du « gel des avoirs »

Asphyxier financièrement Kadhafi, notamment pour l’empêcher de se fournir en armes et payer ses mercenaires, est plus aisé à dire qu’à faire, comme en témoignent les « gels des avoirs » à géométrie variable décidés par la communauté internationale. Eric Vernier, spécialiste des questions de blanchiment de capitaux à l’Institut de relations internationales et stratégiques, s’interroge : « On bloque quoi exactement ? Chacun a sa propre méthode et il est donc difficile d’avoir une vue précise. C’est une mesure spectaculaire mais un rien simpliste, qui risque de ne pas produire de résultats, comme en Côte-d’Ivoire où le clan Gbagbo ne semble pas très déstabilisé par le gel de ses avoirs. »

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Seule l’ONU peut décider de sanctions au niveau mondial, ce qui n’est pas gagné. Et, en imaginant qu’elle le fasse , rien ne dit que ses résolutions seront respectées. Or Tripoli a beaucoup investi, notamment en Afrique. Surtout, les circuits de financement de la Libye sont opaques, comme le souligne Eric Vernier : « Le problème, ce sont les sociétés écrans. Comment savoir que telle compagnie appartient à Kadhafi si elle est détenue par un holding situé dans un paradis fiscal ? Kadhafi connaît parfaitement les circuits financiers. Et on peut parier que tous les pays européens ne montreront pas le même empressement à le traquer. » « Il va falloir que chaque Etat fasse un travail d’identification, ça ne s’annonce pas facile », reconnaît un diplomate européen. Enfin, « geler ne signifie pas restituer », souligne Eric Vernier : « Une fois le régime tombé, il faudra d’interminables procès pour savoir à qui appartient l’argent. » En clair, le peuple libyen n’est pas près de revoir cet argent. Lire la suite sur le site du journal Libération.

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