RUSSIE. La fortune cachée de Poutine

Samedi 3 mars 2012

RUSSIE. La fortune cachée de Poutine

Créé le 02-03-2012 à 16h50 - Mis à jour le 03-03-2012 à 18h23

Par Vincent Jauvert

Comptes offshore, prête-noms, contrats bidon… Des témoins révèlent comment le numéro un russe, qui s’apprête à entamer un troisième mandat au Kremlin, serait devenu immensément riche.

Extraits de l’article mis en ligne sur le site du Nouvel Obs :

500 millions de dollars accumulés

L’histoire que raconte le biologiste est complexe. Il y est question de contrats surfacturés, d’hommes de paille et de compagnies offshore. En résumé, il affirme qu’il connaît Vladimir Poutine depuis le début des années 1990. Ce dernier dirige alors le département international de la mairie de Saint-Pétersbourg. A ce titre, il crée une société mixte d’importation de matériel médical, Petromed. Il charge un ex du KGB et Sergueï Kolesnikov, ancien patron d’un labo militaire, de gérer cette compagnie, que les deux hommes rachètent en 1996. Dès qu’il s’installe au Kremlin, quatre ans plus tard, Vladimir Poutine se souvient de ses amis pétersbourgeois. Il leur propose d’octroyer des contrats mirobolants à Petromed à une condition : que 35% des recettes soient détournées vers les comptes d’une société luxembourgeoise, Lirus, dont le nouveau président russe détient, selon Sergueï Kolesnikov, 90% des parts - « toutes au porteur, donc non nominatives ».

D’après l’homme d’affaires, au moins 500 millions de dollars auraient été ainsi accumulés, de 2000 à 2007, sur les comptes de Lirus. Le magot aurait permis à Poutine d’acheter, via des prête-noms, plus de 20% de la grande banque Rossia (dirigée par l’un de ses proches) et de se faire construire un palais de 12.000 mètres carrés sur les bords de la mer Noire. Situé dans une forêt protégée, le domaine de 76 hectares comprend un casino, un théâtre, deux piscines et 20 bâtiments annexes destinés notamment aux 200 domestiques.

[…] En 2009, un certain Robert Eringer dit savoir où elle se trouve. Il a dirigé les services de renseignement de Monaco. En conflit avec Albert II, qui l’a remercié, il produit une déclaration sous serment devant un tribunal californien. Au passage, il y est question de Poutine. "En novembre 2005, est-il écrit, un informateur rémunéré a donné des renseignements sur des activités de blanchiment à Monaco et le long de la Côte d’Azur, concernant Vladimir Poutine. [Ce dernier] était apparemment derrière un certain nombre d’investissements dans l’immobilier, payés par de l’argent siphonné du secteur énergétique russe. "

[…] les proches du « leader national » racontent que tout s’est joué fin 1999, quand le clan Eltsine a fait de l’obscur colonel du KGB son candidat pour succéder au vieil alcoolique. « Le deal était le suivant, assure Belkovski. Poutine ne s’attaquerait pas aux biens des oligarques proches d’Eltsine, en échange il pourrait mettre la main sur les secteurs et les entreprises »libres« . C’est pourquoi Poutine et ses amis de Saint-Pétersbourg auraient jeté leur dévolu sur le gaz et la distribution du pétrole, qui, du fait de leur faible prix à l’époque, avaient été délaissés par la »famille" Eltsine. Le nouveau président russe se serait attribué, via des hommes de paille et des comptes offshore, la part du lion de ce nouvel empire. Lire la suite.

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