G8 : le Royaume-Uni veut conduire la lutte contre l’évasion fiscale

Vendredi 14 juin 2013

International

G8 : le Royaume-Uni veut conduire la lutte contre l’évasion fiscale

Par Les Echos | 14/06 | 06:00

Londres multiplie les initiatives avant le sommet du G8 en Irlande du Nord. La légitimité du Royaume-Uni à mener le combat contre les paradis fiscaux mise en doute.

En 2005, au sommet de Gleneagles en Ecosse, le Royaume-Uni avait utilisé sa présidence du G8 pour promouvoir l’aide au développement. Il s’est, depuis, plutôt bien tenu à sa promesse de consacrer 0,7 % de son PIB à l’aide internationale malgré la crise. Aujourd’hui, alors que la présidence de cette réunion des huit plus grands pays développés lui revient à nouveau, Londres a placé la lutte contre l’évasion fiscale en tête de l’agenda du sommet des 17 et 18 juin à Lough Erne, en Irlande du Nord.

Beaucoup ne se privent pas de dire que les Britanniques ne sont pas les mieux placés pour jouer les porte-drapeaux. Selon le groupe de pression ActionAid, le Royaume-Uni est en effet entouré d’un réseau de paradis fiscaux « plus grand qu’aucun autre pays ». Mais, si l’on en croit John Christensen, de Tax Justice Network, « Londres aurait en réalité tout pouvoir sur ses havres satellites ». D’ailleurs, plusieurs observateurs soulignent que les Britanniques font des efforts sincères et ont obtenu des avancées en matière d’évasion fiscale. De même, d’ailleurs, qu’en matière d’optimisation fiscale abusive (voir ci-dessous) de la part des entreprises. « Ils sont moteurs dans le cadre du G8, et ce, sans ambiguïté », note ainsi Pascal Saint-Amans, le responsable de ces questions à l’OCDE.

Accord de partage automatique d’informations

L’important était d’abord de balayer devant sa porte. Or un accord de partage automatique d’informations bancaires a été annoncé début mai entre, d’un côté, des dépendances britanniques dont les îles Vierges, et, de l’autre, le Royaume-Uni mais également la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. George Osborne, le chancelier de l’Echiquier, avait saisi cette occasion pour se féliciter que tous les territoires britanniques d’outre-mer et dépendances de la Couronne ayant un centre financier significatif partagent désormais la stratégie de transparence fiscale prônée par Londres. Il avait qualifié de « tournant » cet accord sans doute rendu envisageable grâce au passage du fameux règlement américain Foreign Account Tax Compliance Act (Fatca).

Plus tard dans le mois, le Premier ministre, David Cameron, avait écrit aux dépendances et territoires d’outre-mer pour leur demander une vraie transparence sur les sociétés écrans. Lire la suite.

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