GENEVE Vol au-dessus d’un nid d’espions

Dimanche 3 novembre 2013

GENEVE Vol au-dessus d’un nid d’espions

par Sébastien COLSON le 02/11/2013 à 06:08

Dans les palaces genevois, l’ambiance donne parfois l’impression de se retrouver dans un roman d’espionnage de John Le Carré. Une vue de l’esprit ? Sûrement pas. La sortie cette semaine des révélations d’Edward Snowden dans Der Spiegel sur l’existence d’une station d’écoute de la NSA au cœur de la mission diplomatique américaine, n’est qu’une pierre de plus au dossier genevois. Oui, la ville est bien un nid d’espions.

[…] Il y a encore l’espionnage économique dû au « standard technologique élevé de l’industrie suisse et la place internationale de recherche » selon le SRC et le fait que la ville regroupe bon nombre de sièges de multinationales. Elle est également une capitale financière dont les deux spécialités, la gestion de la fortune et le trading des matières premières, brassent des secrets qui intéressent les services. La présence de gens peu recommandables

Un exemple ? « 75 % du pétrole russe est négocié dans la ville » selon la Geneva Trading and Shipping Association. Un milieu où évoluent un certain nombre de personnages troubles, susceptibles de faire l’objet d’investigations. De la même façon, alors que l’évasion fiscale est devenue une priorité à l’agenda des politiques, Genève est incontournable pour les services qui regardent les agissements de leurs ressortissants et ceux des autres nations. De Kadhafi à Ben Ali, une partie des potentats du monde y cachent ou cachaient leurs fortunes, quand ils ne vivent pas carrément sur les bords du Léman à temps quasi complet. Ainsi Paul Biya, l’un des plus anciens présidents d’Afrique -31 ans de pouvoir- passe plus de temps à l’Intercontinental qu’au Cameroun selon des ONG. Et quand ce ne sont pas eux, ce sont leurs proches, à l’instar de Gulnara Karimova, la fille du dictateur ouzbek. Bref, les cibles ne manquent pas ! Lire la suite

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