Criminalité organisée, corruption et paradis fiscaux

Vendredi 17 janvier 2014

Criminalité organisée, corruption et paradis fiscaux

CHANTAL CUTAJAR

Magistrate (1)

Le constat est malheureusement clair : à l’heure de la mondialisation financière et du développement d’Internet, les organisations criminelles sont devenues un acteur économique global agissant sur le mode des entreprises transnationales pour la fourniture de biens et de services illicites. On est ainsi passé d’une criminalité exclusivement violente et visible à l’infiltration de l’économie légale, où peu de secteurs leur échappent et où elles contrôlent de plus en plus d’activités licites dans les travaux publics, les transports, la grande distribution, la gestion des déchets, des énergies renouvelables…

La crise financière a aggravé la situation en conduisant les banques à exiger, en contrepartie des financements qu’elles octroient, des garanties que les entreprises ne peuvent plus fournir, poussant certaines d’entre elles à servir de blanchisseuses, ce qui favorise encore davantage l’infiltration de l’économie par les organisations criminelles. Le passage de la sphère de l’illégal vers celle du légal n’est possible que grâce à l’intervention des « paradis fiscaux », en raison de la possibilité d’anonymat qu’ils procurent en mettant à la disposition de quiconque des constructions juridiques opaques, trusts, fiducies et autres sociétés écrans, que des spécialistes de l’ingénierie juridique organisent pour empêcher la traçabilité des flux financiers.

Lire la suite sur le site du journal La Croix.

Intervention de Mme Cutajar au colloque de la Plateforme en juin 2013.

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