Les États-Unis auront-ils la peau du Credit suisse ?

Lundi 5 mai 2014

Les États-Unis auront-ils la peau du Credit suisse ?

Le Point.fr - Publié le 05/05/2014 à 11:15

Les autorités américaines menacent de retirer sa licence à la banque et pourraient la condamner à une amende record de 3 milliards de dollars.

De notre correspondant à Genève, Ian Hamel

Dans un dessin publié par la presse dominicale, Eveline Widmer-Schlumpf, la ministre suisse des Finances, cavale pour prendre l’avion à destination des États-Unis, les vêtements en feu. Et en effet, il y a le feu au lac. Car les États-Unis sortent l’artillerie lourde contre le Credit suisse, le second plus grand groupe helvétique, employant près de 50 000 salariés. Ils menacent de lui retirer sa licence bancaire - et donc de lui interdire d’exercer outre-Atlantique et de lui infliger une amende de trois milliards de dollars.

Pourquoi Washington s’en prend-il avec autant de violence à cet établissement financier ? En février 2009, l’UBS, le numéro un helvétique, s’en était tirée avec une amende de 780 millions de dollars. Elle accueillait pourtant dans ses coffres les avoirs de 52 000 clients américains soupçonnés de fraude fiscale, contre 22 000 seulement pour le Credit suisse.

[…] Entendu récemment par une sous-commission d’enquête du Sénat américain, il rejetait la responsabilité sur « une poignée d’employés voyous » : « L’équipe de direction de Credit suisse regrette très profondément que, malgré les mesures de conformité de plus haut niveau mises en place, nous ayons eu quelques banquiers de l’activité de banque privée basés en Suisse qui semblent avoir violé la loi américaine. »

En tenant de tels propos, Brady Dougan a provoqué un vent de panique chez ses salariés, qui redoutent que la justice américaine ne lance des mandats d’arrêt internationaux contre eux. Conséquence : ils balancent ! Selon le Financial Times, l’Américain Anthony DeChellis, le patron de la gestion de fortune du Credit suisse aux États-Unis, a presque aussitôt dénoncé sa hiérarchie auprès des autorités américaines. Lire la suite.

Revenir en haut