Sauvetage in extremis de la banque BES

Lundi 4 août 2014 — Dernier ajout mercredi 6 août 2014

PORTUGAL Sauvetage in extremis de la banque BES

A l’annonce de la monstrueuse dette de la banque portugaise (3,57 milliards d’euros), le titre a fait un plongeon de 50 % à la Bourse de Lisbonne. Au pied du mur, l’Etat portugais décide de recapitaliser le deuxième établissement financier du pays.

Courrier international | Hugo Dos Santos

La banque portugaise BES (Banco Espírito Santo) vient d’être recapitalisée par L’Etat à hauteur de 4,9 milliards d’euros. Le 30 juillet, après l’examen des comptes de la deuxième banque du pays, le Département d’enquête et d’action pénale (Diap) avait établi les pertes de la BES à hauteur de 3,57 milliards d’euros. Cette annonce avait précipité le titre BES dans une chute vertigineuse à la Bourse de Lisbonne, qui a dû suspendre le 1er août l’action après une dégringolade de près de 73 % en une semaine.

La majeure partie des fonds investis dans la capitalisation proviennent, selon l’hebdomadaire Expresso, d’un emprunt de l’Etat portugais à la troïka [Union européenne, FMI et Banque centrale]. La troïka avait créé une « ligne de capitalisation des banques », c’est-à-dire un fond d’emprunt prévu pour recapitaliser les banques portugaises en cas d’incident. Quelque 4,5 milliards d’euros auraient ainsi été empruntés par l’Etat. De plus, 380 millions d’euros seront assumés par le « fond de résolution », également créé sous l’impulsion de la troïka mais alimenté par les banques nationales et l’Etat.

[…] Une inconnue : l’« état de pourriture » de l’empire BES

Rui Tavares, dans le Público, signe une tribune acerbe intitulée : « Nouvelle banque, vieille fraude ». En effet, pour le journaliste – par ailleurs responsable d’un nouveau parti proche du parti socialiste, Livre (liberté, gauche, Europe et écologie) –, "les fraudes de la banque Espírito Santo n’ont rien de nouveau. Concrètement, elles dépendent de l’utilisation de juridictions occultes, d’entreprises véhicules domiciliées dans des paradis fiscaux et une farandole d’opérations de ce type. Le système [bancaire] continue d’être aussi opaque qu’auparavant. Rien n’a changé. Et le gouverneur de la Banque centrale a confirmé que c’est seulement lorsqu’une banque implose que l’on réussit à lever un peu du voile. L’état de pourriture de l’empire BES reste encore à découvrir." Lire la suite.

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