Oleg Deripaska, l’agaçant survivant de l’aluminium

Jeudi 26 octobre 2006 — Dernier ajout samedi 18 avril 2009

Oleg Deripaska, l’agaçant survivant de l’aluminium

Challenges.fr | 26.10.2006

Oleg Deripaska est un survivant. Durant les années 1990, le pétrole n’intéresse pas encore grand monde dans la Russie de la fin de Gorbatchev et des débuts d’Eltsine. La filière pourvoyeuse de liquidités est alors l’aluminium. Dans le secteur, tous les coups sont permis. Beaucoup d’ambitions sont brisées par de sordides assassinats. Deripaska, lui, s’en sortira.

Obscur dirigeant d’une fonderie en Sibérie, il commence son ascension dans l’ombre des frères Tchernoy, deux célèbres oligarques des années 1990. Il organise le regroupement de différentes fonderies, qui donnent naissance à Rusal, puis rachète celles qui appartiennent alors à Boris Berezovski et Roman Abramovitch. En quelques années, il se hisse au troisième rang mondial. Non sans quelques péripéties financières et juridiques avec ses anciens partenaires. Peu bavard, évoluant dans le monde des affaires sans déploiement diplomatique excessif, Oleg Deripaska n’a eu de cesse de consolider son groupe, également présent dans la production d’énergie.

Officiellement, il en est l’actionnaire majoritaire, même si son contrôle n’est peut-être pas si solide face à ses anciens partenaires. Aujourd’hui, à 38 ans, il finalise un rapprochement avec l’autre producteur russe d’aluminium, Sual, propriété de Viktor Vekselberg, l’homme qui a racheté à la famille Forbes sa collection d’œufs de Fabergé.

Côté politique, Oleg Deripaska a toujours manœuvré à sa manière, discrète et efficace. Pas de déclarations tonitruantes mais un lobbying efficace. Sous Elstine, il avait ses entrées au Kremlin et à Sotchi, la résidence d’été présidentielle de la mer Noire. Il les a toujours sous Poutine. Il sait donner les signes qu’il faut, notamment en s’investissant dans la candidature de la ville de Sotchi aux JO d’hiver de 2012. Installé comme « champion national » de l’aluminium et presque numéro un mondial, il est devenu quasiment intouchable pour ceux qui œuvreraient à sa perte… Et il y en a certainement.

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