Le procès de l’ex-banquier Rudolf Elmer reprend à Zurich

Vendredi 16 janvier 2015

Zurich mardi 13 janvier 2015

Le procès de l’ex-banquier Rudolf Elmer reprend à Zurich

Le Ministère public zurichois a requis trois ans et demi de réclusion. La défense de l’ancien cadre de la filiale Julius Baer dans les Iles Caïmans demande l’acquittement complet

Le Ministère public zurichois veut toujours envoyer l’ex-banquier Rudolf Elmer derrière les barreaux. Il a requis lundi 3 ans et demi de réclusion, ainsi qu’une interdiction d’exercer son métier, lui reprochant d’avoir livré des données bancaires confidentielles au site internet Wiki­Leaks. La défense réclame en revanche l’acquittement complet. Le verdict doit être rendu la semaine prochaine.

L’ancien cadre de l’institut privé Julius Baer a été mû par un désir de se faire justice lui-même contre son ancien employeur, a fait valoir le procureur devant le Tribunal de district de Zurich. D’où son inculpation pour violation du secret bancaire et pour faux dans les titres.

L’ancien banquier, à la tête de la filiale Julius Baer dans les îles Caïmans pendant huit ans, avait été licencié en 2002 en raison de « désaccords » avec son employeur. Il avait par la suite transmis dès 2007 des données au site internet WikiLeaks. L’ancien employé de la banque zurichoise avait également contacté la chancelière allemande Angela Merkel, puis le ministre des Finances d’outre-Rhin Peer Steinbrück. Sans succès cependant.

En outre, Rudolf Elmer comparaît pour avoir mis en scène la remise de données bancaires à Julian Assange en janvier 2011 devant la presse à Londres. L’accusé affirme que les deux CD donnés au fondateur de WikiLeaks étaient vides et qu’il s’agissait d’un acte symbolique. Le Ministère public zurichois n’a pas eu les disques en sa possession mais il estime qu’ils n’étaient pas sans contenu.

Un lanceur d’alerte

Rudolf Elmer considère, lui, son action sous un autre angle. Il affirme être un lanceur d’alerte (« whistleblower ») et n’aurait donc livré des données de clients aux autorités que dans l’espoir de voir ces personnes condamnées pour fraude fiscale. Il nie avoir violé le secret bancaire, les données ayant été obtenues aux îles Caïmans.

Son avocate a souligné qu’une partie des faits reprochés étaient déjà prescrits. Rudolf Elmer ayant déjà passé 188 jours en détention préventive, sa défense a réclamé une indemnité de 37 600 francs.

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