Madoff : le témoignage inédit

Jeudi 21 mai 2015

Madoff : le témoignage inédit

Mis en ligne le 21.05.2015 à 09:00

François Pilet

Le document que nous publions aujourd’hui est exceptionnel. Il donne une description détaillée, par Bernard Madoff lui-même, de la relation que l’escroc entretenait avec les banques et les gérants de fonds qui lui apportaient l’argent de leurs clients. Ce récit est douloureux pour de nombreux établissements de la place bancaire genevoise, qui a été une des principales revendeuses de produits Madoff.


Cette longue déposition de Bernie Madoff a été recueillie au pénitencier de Butner le 7 août 2012, soit trois ans après sa condamnation à 150 ans de prison, dans le cadre d’un procès civil lancé aux Etats-Unis par des clients de la banque espagnole Santander.

Le plus grand escroc de l’Histoire y était interrogé non pas en tant qu’accusé, mais comme témoin de la fraude qu’il avait lui-même orchestré.


La banque Santander avait confié près de 3,5 milliards de dollars à Madoff via une filiale genevoise, Optinal Investment Services (OIS). Les clients lésés tentaient de faire condamner Optimal dans un procès civil à New York.

Fait plutôt rare dans une procédure américaine, les avocats d’Optimal avaient obtenu du tribunal que sa déposition soit placée sous scellés. Hasard encore plus étonnant : la plainte collective des clients avait été classée par la Cour le 14 août 2012, soit une semaine après la déposition de Madoff.

Le document, confidentiel, est ainsi resté classé dans les archives du tribunal et dans les bureaux des avocats américains d’Optimal.


Trois ans plus tard, cette déposition est finalement sortie de l’oubli. Elle vient d’être produite dans le cadre d’une enquête conduite par le Ministère public genevois sur l’ancien patron de OIS, Manuel Echeverria. L’homme avait été accusé de gestion déloyale par le procureur Marc Tappolet en 2009.

Sa mise en accusation formelle serait imminente, comme celle des associés d’une autre société genevoise, Aurelia, accusés dans une procédure séparée.


Le récit que donne Bernard Madoff dans ce document est l’un des plus précis et détaillés qu’il ait jamais donné sur la mécanique de sa fraude. Il y raconte surtout comment il répondait - ou plutôt éludait - les questions des banquiers et des gérants de fonds (comme Optimal). Ceux-ci étaient censés obtenir des informations très détaillées sur la manière dont Madoff opérait ses investissements. Il n’y a jamais répondu, et pour cause.


Extraits (les questions sont posées par Javier Bleichmar, un des avocats américains des clients lésés) :
 Lire la suite sur le site du magazine l’Hebdo.

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