Renoncer à la guerre et au sang pour nos portables

Dimanche 31 mai 2015

Renoncer à la guerre et au sang pour nos portables

En direct de l’Europe par Anja Vogel dimanche 31 mai 2015

Le Parlement européen durcit les règles pour les minerais précieux qui contribuent à financer et à entretenir les conflits armés en Afrique, notamment en République démocratique du Congo. Il demande une traçabilité éthique et une certification obligatoires pour toutes les entreprises concernées par ce « marché de la mort ». Mais ces dernières opposent la règle sacrée du libre-échange.

L’étain, l’or, le tungstène et le tantale tiré du coltan sont des métaux précieux pour les industriels et les consommateurs européens, puisqu’ils sont indispensables à la fabrication des ampoules, des téléphones portables, des ordinateurs, des réfrigérateurs, des voitures. Ils le sont plus encore pour les pays en voie de développement où ils sont produits, comme la République démocratique du Congo et la région des Grands Lacs, où leur extraction alimente et aggrave les conflits armés entre les groupes qui se disputent le contrôle des mines. Et qui exercent des violences extrêmes sur les populations vivant dans ces zones, victimes d’exploitations, de viols et de meurtres.

Briser le lien entre le commerce de ces « minerais de sang » et les guerres

C’est pour briser le lien entre le commerce de ces minerais et les conflits armés que le Parlement européen a décidé de durcir les règles, en se prononçant en faveur d’une certification obligatoire et une transparence totale pour empêcher l’importation en Europe de ces « minerais de sang », pour responsabiliser l’ensemble de la chaîne, des fonderies et raffineries qui devront déclarer leurs fournisseurs, jusqu’aux industriels européens qui achètent et exploitent les minerais, comme Dassault, Orange, tous les producteurs de Smartphones et l’industrie de l’armement.

Il précise que le coût ne sera pas dissuasif pour les entreprises mais que leur responsabilisation aura un impact jusqu’aux consommateurs et permettra surtout de sauver des populations des massacres et de l’exploitation. Car cette législation s’appliquerait à 880.000 entreprises de l’Union européenne, qui devront simplement déclarer l’identité de leurs fournisseurs directs. Ce qui permettra de vérifier si l’obtention de ces matières premières est entachée de violations des droits de l’homme, liée au financement des groupes armés, à de l’évasion fiscale ou du blanchiment. Lire la suite sur le site de France Info.

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