UBS : une ex-directrice dénonce un système d’évasion fiscale en Amérique latine

Jeudi 18 juin 2015

UBS : une ex-directrice dénonce un système d’évasion fiscale en Amérique latine

Zurich (awp) - UBS disposerait d’un réseau d’une trentaine d’intermédiaires chargés d’aider des contribuables d’Amérique latine à frauder le fisc et à blanchir des fonds. C’est ce qu’a affirmé hier lors d’une audience avec des parlementaires argentins une ex-directrice d’UBS, Stéphanie Gibaud, dans le cadre d’une enquête sur HSBC. Mme Gibaud a également évoqué l’existence à Genève d’un « bureau argentin », a rapporté mercredi soir l’agence nationale de presse de la République argentine, Télam.

Selon l’ex-directrice, UBS, qui ne dispose pas de succursale en Argentine, aurait mis en place « un réseau d’intermédiaires externes à la banque, qui entrent dans le pays en qualité de touristes, avec des téléphones ’propres’ et participent à des évènements et des dîners pour convertir des clients argentins ».

Selon Mme Gibaud, ce réseau comprend une trentaine d’intermédiaires, chargés d’aider des clients et des sociétés offshore à soustraire des sommes considérables au fisc argentin par le biais de montages financiers, comme des mécanismes de compensation ne nécessitant pas d’exporter physiquement des fonds.

« UBS avait un manuel avec des procédures pour attirer les clients possédant entre 15 et 20 mio USD et les aider à frauder le fisc », a expliqué l’ex-directrice, ajoutant que celui-ci avait été élaboré juste après l’éclatement de la crise financière en 2008.

Elle a également évoqué l’existence à Genève d’un « bureau argentin », consacré à ces activités, placé sous la direction de Gabriel Castello.

Même si Mme Gibaud n’a pas spécifié combien de comptes étaient concernés, l’agence argentine parle d’un nombre « similaire à celui de HSBC, estimé à plus de 4000 ».

La question de savoir si et comment l’Argentine pourra faire un usage légal de ces informations reste ouverte, dans la mesure où l’ex-directrice est de nationalité française et l’échange légal d’informations doit être réalisé entre Etats, précise Télam.

buc/mm

(AWP / 18.06.2015 09h09)

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