Panama Papers : la justice française ouvre une enquête

Lundi 4 avril 2016

Panama Papers : la justice française ouvre une enquête

Le parquet national financier a annoncé ce lundi l’ouverture d’une enquête préliminaire pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées".

Source AFP Publié le 04/04/2016 à 18:19 - Modifié le 04/04/2016 à 19:36 | Le Point.fr

La justice française a ouvert ce lundi une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraudes fiscales aggravées », à la suite des révélations dans la presse des Panama Papers, qui lèvent le voile sur un vaste système d’évasion fiscale, a annoncé le parquet national financier. Les systèmes d’évasion fiscale dévoilés dans cette vaste enquête journalistique internationale sont « susceptibles de concerner des résidents fiscaux français », justifie le parquet financier dans un communiqué. L’enquête est confiée à l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

L’enquête réalisée par une centaine de journaux a révélé des avoirs dans des paradis fiscaux de 140 responsables politiques, des stars du football ou des milliardaires et suscité une onde de choc mondiale et de vives réactions dans l’attente de nouvelles révélations. Le président François Hollande a ainsi assuré que ces révélations donneraient lieu en France à des « enquêtes » fiscales et à des « procédures judiciaires ».

Parmi les quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca apparaissent des noms de l’entourage des présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping, syrien Bachar el-Assad et mexicain Enrique Peña Nieto, et même le président ukrainien Petro Porochenko. Les auteurs de l’enquête promettent d’égrener les révélations au fil de la semaine. Un « grand parti politique français »

L’émission Cash Investigation diffusée mardi sur la chaîne France 2 assure ainsi dévoiler des informations sur l’ancien ministre Jérôme Cahuzac, le député-maire du parti Les Républicains (LR) de Levallois-Perret Patrick Balkany, l’homme d’affaires Patrick Drahi, mais aussi sur les pratiques de la banque Société générale. Un millier de Français au total seraient concernés.

Le directeur du journal Le Monde, Jérôme Fenoglio, s’est aussi engagé lundi à divulguer le nom d’un « grand parti politique français » concerné. Un proche de Marine Le Pen, le patron de la société Riwal qui réalise des prestations de communication pour des candidats FN, Frédéric Chatillon, a pris les devants sur d’éventuelles révélations et a dédouané le Front national. « J’aurai droit demain (mardi) aux honneurs du Monde dans l’affaire de #Panamapapers », écrit-il sur sa page Facebook, au sujet d’investissements réalisés en Asie. « J’ai bien entendu mis à disposition de ces deux journalistes les documents prouvant la parfaite légalité de ces opérations », affirme-t-il.

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