L’homme d’affaires, le magot caché et les agents mystères

Jeudi 26 janvier 2017

L’homme d’affaires, le magot caché et les agents mystères

Alain Duménil, accusé par les services secrets extérieurs d’avoir fait fondre leur trésor de guerre, assure avoir été menacé par deux agents. Il a porté plainte.

Par Mélanie Delattre Modifié le 26/01/2017 à 13:26 - Publié le 25/01/2017 à 11:08 | Le Point.fr

L’affaire n’aurait jamais dû éclater au grand jour. Si les résultats de la société France Luxury Group – dans laquelle avait investi la Direction générale des services extérieurs – avaient été florissants, le grand public n’aurait jamais su que nos espions disposaient depuis l’après-guerre d’un magot qu’ils faisaient fructifier. Et que certains de leurs agents étaient prêts à s’affranchir de leur légendaire discrétion pour récupérer leur mise, estimée à 25 millions d’euros.

Mais la déconfiture financière de la société dans laquelle ils avaient placé leur argent les a, semble-t-il, poussés à sortir du bois. Comme l’a révélé Le Monde , deux agents auraient ainsi mis la pression sur l’entrepreneur Alain Duménil, gestionnaire malgré lui d’une partie de la cagnotte secrète depuis qu’il avait repris France Luxury Group et ses marques de luxe, Emmanuelle Khan ou Jean-Louis Scherrer, en 2002. Un guet-apens digne d’un roman d’espionnage qui a conduit l’homme d’affaires franco-suisse à déposer le 17 janvier une plainte pour « détention et séquestration », et « tentative d’extorsion en bande organisée » avec constitution de partie civile.

[…] L’affaire ayant été rendue publique par l’article du Monde daté du 24 janvier dernier, la défense s’organise du côté de la Piscine, surnom donné au siège de la DGSE. Dans un communiqué transmis à Reuters, le service rappelle qu’« Alain Duménil est un affairiste international et un délinquant qui a déjà été condamné en France ». Et précise que « l’intéressé a été mis en examen au mois de novembre 2016 au sujet d’une manipulation frauduleuse ayant lésé l’État français. C’est dans ce contexte que la DGSE avait souhaité s’entretenir avec lui le 12 mars 2016 à l’occasion d’un de ses passages en France, entretien au cours duquel le service dément avoir exercé la moindre menace, séquestration ou tentative d’extorsion à son encontre. » Lire la suite.

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