DEME condamné en Suisse pour corruption

Vendredi 2 juin 2017

DEME condamné en Suisse pour corruption

02 juin 2017 08:41

La justice suisse a condamné DEME pour corruption dans une affaire de contrats gigantesques avec le Nigéria. DEME doit rembourser près de 35 millions d’euros.

L’entreprise anversoise, DEME - encore louée en avril dernier pour être l’employeur le plus attractif de Belgique et couronnée « Entreprise de l’année » en 2015 - est aujourd’hui rattrapée par la justice helvétique.

Le ministère public suisse assure qu’il s’agit d’une affaire de corruption avec des millions d’euros en jeux. Outre la société, deux anciens dirigeants étaient également sur le banc des accusés, tout comme un intermédiaire suisse, qui a réglé les transactions pour le compte de DEME via les Iles Vierges britanniques.

L’affaire tourne autour de Bonny Channel Company, une société via laquelle DEME collabore depuis 2005 avec les autorités portuaires nigérianes afin de draguer la rivière et le canal Bonny au Nigéria. Selon les documents de la justice suisse, ces opérations ont entre 2005 et 2013 permis à DEME d’enregistrer 604 millions de chiffre d’affaires.

Mais en 2011, les autorités anti-blanchiment suisses se penchent sur les contrats et s’interrogent sur un compte auprès du Credit Suisse via lequel circulent des paiements douteux.

Une enquête pour corruption met à jour une construction financière par laquelle DEME est installée dans des paradis fiscaux. Deux dirigeants de DEME avaient en effet fondé un bureau suisse via une filiale chypriote, Dredging International Services Cyprus. Ce bureau basé à Genève, Driancourt & Cie, devait agir comme « paying agent » pour tout versement vers le Nigéria.

Trois boîtes aux lettres, liées au bureau genevois, ont été retrouvées aux Iles Vierges britanniques. Elles servaient de sociétés-écrans entre DEME et les dépôts nigérians. Ces trois sociétés exotiques disposaient d’un compte bancaire au Credit Suisse et chez EFG Bank.

Le bureau suisse a, le 28 août 2015, été sanctionné par le régulateur helvétique. Il a été condamné à fermer ses portes avec effet immédiat.

DEME a, elle, été condamnée à une amende de 1 million de francs suisses et d’une obligation de rembourser 36,7 millions de CHF (34,6 millions d’euros) à l’État helvétique.

Source : De Tijd, L’Echo.

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