« L’État souhaite-t-il faire de La Réunion un paradis fiscal ? »

Mardi 8 août 2017

Social

« L’État souhaite-t-il faire de La Réunion un paradis fiscal ? »

Le manque de personnel à la DRFIP* inquiète Solidaires Finances Publiques 974. En effet, à compter du 1er septembre 2017, 18 postes vacants seront non remplacés. « Un sale coup » dénonce le syndicat, qui craint que ces suppressions d’emplois n’aient des « impacts directs » sur toute la chaîne de travail, « dégradant le service rendu ».

Si jusque-là, notre département était relativement épargné par ces suppressions de postes dans les services fiscaux, « c’était en raison du caractère exceptionnel de la situation économique et sociale de La Réunion » explique Solidaires Finances Publiques 974, avec des services déjà « à flux tendus ».

Si certaines missions, comme l’accueil du public, « souffrent déjà » de cette pénurie de personnel, poursuit le syndicat, « au détriment des contribuables et du personnel », d’autres missions comme le conseil et les services aux collectivités locales ou la fiabilisation des bases d’imposition des impôts locaux, « vont se dégrader par manque de personnel ».

« C’est le contrôle fiscal que l’on pénalise » ajoute Magali Billard. « Un paradoxe » selon elle, « alors qu’il y a en France, selon les chiffres de 2015, un manque à gagner par l’État de 80 milliards d’euros par an, dont 400 à 500 millions d’euros à La Réunion, en raison de la fraude fiscale ».

"Il ne faut pas oublier que nous étions déjà en sous-effectif depuis plusieurs années. Si on nous enlève des emplois, je force le trait mais peut-être l’État souhaite-t-il faire de La Réunion un paradis fiscal. Les agents des finances publiques ont leur rôle à jouer. Au lieu de faire du contrôle fiscal, on va faire du CICE", ironise pour sa part le secrétaire adjoint de Solidaires, Pascal Valiamin.

De la « malhonnêteté » de la part de l’État

Outre le non-renouvellement annoncé de ces 18 postes, Solidaires Finances Publiques 974 est revenu sur les mesures fiscales annoncées par le gouvernement, « qui baignent dans le flou le plus total ». « Le gouvernement a fait de grandes annonces sur la taxe d’habitation ou encore l’impôt sur la fortune un peu comme des promesses électorales qu’on a décidé de tenir sans donner de détails. On nous dit seulement qu’il faut faire 13 milliards d’économies sur trois ans sans dire comment les collectivités vont combler ces non-rentrées d’argent », déplore Magali Billard.

Cette dernière voit là une « malhonnêteté » de la part du gouvernement, notamment sur la réforme de la taxe d’habitation.. Lire la suite.

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