Arnaque au carbone : Cyril Astruc, le Rastignac de Mantes-la-Jolie

Mercredi 16 août 2017

Arnaque au carbone : Cyril Astruc, le Rastignac de Mantes-la-Jolie

La carambouille du carbone (2/5). Parcours du « Maigrichon », fraudeur à la « tève », entre Beverly Hills, Tel Aviv et les prisons françaises.

LE MONDE | 15.08.2017 à 13h00 • Mis à jour le 15.08.2017 à 13h34 | Par Simon Piel et Pascale Robert-Diard

Un jour où l’une de ses conquêtes lui confie que l’automne est sa saison préférée, Cyril Astruc affrète un jet privé et fait livrer quelques heures plus tard chez la belle une cargaison de feuilles mortes. L’argent a cette vertu, dit-il, « de lui donner le temps de rendre les femmes amoureuses ». Sans doute est-ce pour cela que ce fils de rapatriés d’Algérie a été si pressé d’en gagner. Quand ils quittent Constantine en 1962, Salomon et Danielle Astruc s’installent à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, où Cyril naît en 1973, premier garçon d’une fratrie qui compte déjà deux filles. Salomon s’échine toute la journée dans son atelier de tailleur, baptisé As truc. Danielle est institutrice. Classe moyenne, salaires modestes, budget serré, vies sages, horizons restreints, Cyril Astruc se promet tôt d’échapper à ce monde auquel il appartient. A 22 ans, ses clients sont riches, préfèrent souvent payer en espèces plutôt qu’en chèques, et leurs activités ne sont pas toujours licites

Au lycée juif Maïmonide Rambam de Boulogne-Billancourt, où ses parents l’envoient pour remettre d’équerre l’adolescent qui commence à prendre la tangente, Cyril Astruc envie les survêtements Adidas de ses copains, quand le sien ne compte que deux bandes de pâle imitation. Après le bac, il fait un passage dans une école de communication, puis se résout à passer un BTS assurance. A Champigny, dans le Val-de-Marne, où il décroche son premier job, sa faconde et son habileté à convaincre les clients de souscrire des contrats font vite grimper le chiffre d’affaires du cabinet.

A 22 ans, il est à la tête de sa propre affaire à Paris et se rapproche de ceux auxquels il a décidé de ressembler en se spécialisant dans l’assurance des appartements de prestige et des véhicules de luxe. Ses clients sont riches, préfèrent souvent payer en espèces plutôt qu’en chèques, et les activités dont ils tirent leur fortune ne sont pas toujours licites. Cyril Astruc leur…

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