Ocampo : « Mon salaire n’était pas suffisant »

Vendredi 29 septembre 2017

NOTRE DOSSIER : LES SECRETS DE LA COUR Enquête

Ocampo : « Mon salaire n’était pas suffisant »

29 septembre 2017 Par Fabrice Arfi et Sven Becker (DER SPIEGEL)

Depuis son bureau de la Cour pénale internationale (CPI), le procureur Luis Moreno Ocampo gérait plusieurs sociétés implantées dans les pires paradis fiscaux du monde, selon des documents obtenus par Mediapart et analysés par l’EIC. L’ancien magistrat star parle de « choses privées ».

Pendant qu’il traquait les plus grands criminels de la planète, le premier procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, a détenu des sociétés offshore implantées au Panama et dans les îles Vierges britanniques, deux des plus opaques paradis fiscaux au monde, selon des documents obtenus par Mediapart et analysés par l’European Investigative Collaborations (EIC).

D’après les statuts de la CPI, le procureur en chef, poste qu’Ocampo a occupé de 2003 à 2012, doit « jouir d’une haute considération morale ». Mieux : « Ni le procureur ni les procureurs adjoints n’exercent d’activité risquant d’être incompatible avec leurs fonctions en matière de poursuites ou de faire douter de leur indépendance. Ils ne se livrent à aucune autre activité de caractère professionnel. » Une exigence pour le moins incompatible avec un business offshore sous les tropiques.

Et pour cause : la CPI pourchasse les pires assassins de masse de la planète. Des hommes et des femmes de haut rang, chefs d’État, chefs militaires, maîtres espions ou autres, tous soupçonnés d’avoir commis des atrocités, qu’il s’agisse de crime contre l’humanité ou de génocide. Pour ne pas se mettre eux-mêmes en situation de vulnérabilité face à ceux qu’ils accusent – et qui ont parfois les moyens d’un État et de ses services de renseignement pour se défendre –, les enquêteurs doivent être au-dessus de tout soupçon. Au premier rang desquels se trouve donc le procureur. Lire la suite.

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