Bolloré perd une action en diffamation contre un journaliste de France Inter

Vendredi 10 mai 2019

Bolloré perd une action en diffamation contre un journaliste de France Inter

Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé Benoît Collombat et Florence Sultan, ancienne directrice des éditions Calmann-Lévy, attaqués pour un texte publié dans un ouvrage collectif intitulé « Informer n’est pas un délit ».

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 17h48

Le groupe Bolloré a perdu, vendredi 10 mars à Paris, une action en diffamation contre le journaliste de France Inter Benoît Collombat et l’ancienne directrice des éditions Calmann-Lévy Florence Sultan, pour un texte publié dans un ouvrage collectif intitulé Informer n’est pas un délit.

Ce texte, rédigé par M. Collombat et publié en 2015 dans un ouvrage comportant onze autres textes écrits par d’autres journalistes, qualifiait la stratégie du groupe Bolloré contre les médias de stratégie des « filets dérivants ».

M. Collombat y évoquait les poursuites engagées par le groupe pour des extraits d’un reportage de quarante minutes diffusé en mars 2009 sur France Inter et intitulé Cameroun, l’empire noir de Vincent Bolloré. Ces poursuites avaient abouti à une condamnation de la radio et de son journaliste en 2010, pour diffamation.

Vendredi, le tribunal correctionnel de Paris a relaxé M. Collombat et Mme Sultan, jugeant que les propos visés n’étaient pas diffamatoires. Il a en outre condamné le groupe Bolloré pour « abus de constitution de partie civile » à verser 9 000 euros à M. Collombat et 1 000 euros à Mme Sultan en réparation de leur préjudice moral.

Cette action en diffamation « a entraîné une procédure de plusieurs années, la préparation du procès et la comparution de Benoît Collombat à deux demi-journées et un début d’après-midi d’audience et ce, pour répondre en partie de propos déjà jugés en 2010, après trois journées d’audiences en 2009 et 2010, lui faisant ainsi revivre ce qu’il a qualifié d’épreuve », souligne le jugement.

Le milliardaire Vincent Bolloré et son groupe sont coutumiers des procédures à l’encontre de journalistes ou de médias.

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