Des Libanais demandent à Macron le gel des actifs douteux de leurs responsables

Mardi 6 avril 2021

Des Libanais demandent à Macron le gel des actifs douteux de leurs responsables

6 avr. 2021 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

Une centaine de personnalités libanaises ont demandé mardi au président français Emmanuel Macron le gel des actifs douteux de leurs responsables politiques, incapables de se mettre d’accord depuis des mois pour former un gouvernement.

Une centaine de personnalités libanaises ont demandé mardi au président français Emmanuel Macron le gel des actifs douteux de leurs responsables politiques, incapables de se mettre d’accord depuis des mois pour former un gouvernement.

Dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde daté de mercredi, les signataires soulignent la « nécessité absolue de se débarrasser d’une classe politique gangrénée par la corruption et on ne peut plus réticente aux réformes ».

Ils demandent au chef de l’Etat de prendre les mesures nécessaires « au gel des actifs d’origine douteuse détenus en France par des responsables politiques et économiques libanais en attendant les vérifications nécessaires avec les individus concernés et, le cas échéant, leur restitution aux personnes spoliées  ».

Selon les auteurs, « les montants détournés se chiffrent en dizaines de milliards de dollars et sont autrement plus importants que ceux des affaires connues des "biens mal acquis" ».

Désigné en octobre, le Premier ministre Saad Hariri n’a toujours pas formé de gouvernement. L’équipe actuelle, qui gère les affaires courantes, a démissionné en août après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth (plus de 200 morts, des milliers de blessés).

Le pays traverse une crise économique très grave. La dépréciation de la livre libanaise, l’explosion de la pauvreté et du chômage, l’érosion du pouvoir d’achat et la précarisation provoquent la colère de l’opinion publique, avec des manifestations et des blocages de routes sporadiques.

Fin mars, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait estimé que le moment était venu pour la communauté internationale de « renforcer les pressions » sur la classe politique libanaise. Paris a aussi demandé à l’Union européenne d’utiliser « des leviers » contre les responsables politiques.

Pour les signataires de la tribune, la France donnerait, en initiant ce gel des actifs, « un excellent exemple aux pays européens et autres qui ne sont nullement disposés à jouer le rôle de receleur et de complice au service de la mafia politico-économique responsable de la misère, de la faim et de l’insécurité dont souffre de plus en plus de Libanais ».

Parmi les auteurs figurent Ghassan Salamé, ancien ministre de la culture, Nicolas Sarkis, économiste et Paula Yacoubian, ancienne députée libanaise.

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