Nouveau revirement dans le dossier d’un homme d’affaires franco-suisse accusant la DGSE de tentative de racket

Vendredi 18 juin 2021

Nouveau revirement dans le dossier d’un homme d’affaires franco-suisse accusant la DGSE de tentative de racket

17 juin 2021 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

La cour d’appel de Paris a demandé que des investigations supplémentaires soient menées dans le dossier d’un homme d’affaires franco-suisse qui accuse la DGSE - le renseignement extérieur français - de tentative de racket en mars 2016 à Roissy, a appris l’AFP jeudi.

La cour d’appel de Paris a demandé que des investigations supplémentaires soient menées dans le dossier d’un homme d’affaires franco-suisse qui accuse la DGSE - le renseignement extérieur français - de tentative de racket en mars 2016 à Roissy, a appris l’AFP jeudi.

Dans son arrêt rendu mardi et consulté par l’AFP, la chambre de l’instruction de la cour d’appel ordonne que ce dossier sensible, qui mêle finance, politique et services de renseignement, ne soit pas refermé, mais bénéficie d’actes complémentaires.

Alain Duménil a déposé plainte le 17 janvier 2017 pour « tentative d’extorsion », « détention et séquestration en bande organisée », s’affirmant victime d’une tentative de racket et de menaces de la part d’agents de la DGSE (Direction générale de sécurité extérieure) à l’aéroport Charles-de-Gaulle.

Selon le récit du septuagénaire fait aux enquêteurs, il s’apprête à prendre un vol pour la Suisse lorsque deux agents de la Police aux frontières (PAF) lui demandent de le suivre, au motif qu’il aurait été victime d’une usurpation d’identité.

Au poste de police, M. Duménil indique que deux autres hommes disant agir pour le compte de « l’État français » s’entretiennent avec lui. Ils lui assurent qu’il est redevable à l’État de 13 millions d’euros pour des faits datant de 2003, cette somme atteignant 15 millions d’euros avec les intérêts.

Ils demandent que les fonds soient versés le 29 mars au plus tard, sous peine de « violentes représailles ».

Une information judiciaire avait été ouverte en 2017 à Bobigny (Seine-Saint-Denis), après qu’Alain Duménil avait relancé sa plainte, initialement classée sans suite par le parquet.

La même année, la DGSE a reconnu officiellement que ses agents s’étaient « entretenus brièvement » avec l’homme d’affaires, tout en démentant « avoir exercé la moindre menace ».

En 2018, la nouvelle juge d’instruction chargée de cette affaire a refusé de mener des auditions demandées par la partie civile. Le 30 janvier 2020, elle annonce la fin de l’enquête, qui semble se diriger vers un non-lieu.

La décision de la cour d’appel sonne donc comme « une satisfaction », a confié à l’AFP Gilles-William Goldnadel, l’un deux avocats de M. Duménil aux côté de Nicolas Huc-Morel.

« Elle ordonne à la juge de faire les actes que le premier juge avait accepté de faire » via notamment « une nouvelle déconfidentialisation des documents » classés secret-défense, a-t-il précisé.

Alain Duménil est, d’après Le Monde, en litige avec la DGSE qui a effectué à perte au début des années 2000 des placements dans une société ensuite détenue par l’homme d’affaires franco-suisse. Il est par ailleurs condamné pour complicité de banqueroute et sanctionné par l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans une affaire de délits d’initiés.

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