Londres sanctionne cinq individus étrangers pour corruption grave

Vendredi 23 juillet 2021

Londres sanctionne cinq individus étrangers pour corruption grave

23 juil. 2021 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

Le gouvernement britannique a annoncé jeudi imposer des sanctions contre cinq personnes - dont le fils du président de Guinée équatoriale- impliquées dans des faits graves de corruption.

Le gouvernement britannique a annoncé jeudi imposer des sanctions contre cinq personnes - dont le fils du président de Guinée équatoriale- impliquées dans des faits graves de corruption.

Ces sanctions, qui prévoient un gel des avoirs et des interdictions d’entrée au Royaume-Uni, ont été prises dans le cadre d’un régime de sanctions anticorruption qui avait déjà permis de punir en avril 22 individus de six pays différents, dont la Russie.

« Les mesures que nous avons prises aujourd’hui ciblent des individus qui se sont enrichis aux dépens de leurs citoyens », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, dans un communiqué.

Parmi les personnes ciblées figure Teodorin Obiang Mangue, vice-président de Guinée équatoriale et fils du président, notamment pour le « détournement de fonds publics » et des pots-de-vin lui ayant permis de financer un train de vie somptueux. Il aurait consacré plus de 500 millions de dollars à l’acquisition de résidences de luxe à travers le monde, d’un jet privé, de voitures et d’objets de collection liés au chanteur Michael Jackson.

En février 2020, il avait été condamné en appel en France à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amendes et des confiscations.

Nawfal Hammadi al-Sultan, l’ancien gouverneur de la province irakienne de Ninive, dont le chef-lieu est Mossoul, est lui visé pour avoir détourné des fonds publics destinés à la reconstruction.

Avec eux l’homme d’affaires zimbabwéen Kudakwashe Regimond Tagwirei, dont les agissements de sa société Sakunda Holdings ont contribué à la dévaluation de la monnaie et la hausse des prix de biens essentiels au Zimbabwe.

Les hommes d’affaires colombiens Alex Nain Saab Moran et Alvaro Enrique Pulido Vargas se voient eux reprocher d’avoir détourné à leur profit des programmes publics au Venezuela en matière de logement et d’aide alimentaire.

Proche du président vénézuélien Nicolas Maduro, Alex Saab, qui dispose d’un passeport diplomatique vénézuélien, est accusé par les Etats-Unis de tirer les ficelles de ce réseau de détournement.

Inculpé en juillet 2019 à Miami pour blanchiment d’argent, il a été interpellé lors d’une étape technique de son avion au Cap-Vert à la mi-juin 2020. Les Etats-Unis réclament son extradition et le Venezuela sa libération. Le ministère des Affaires étrangères vénézuélien a réagi jeudi soir par un communiqué estimant que la sanction de Londres à son encontre était « criminelle » et « reflète l’immoralité du gouvernement britannique qui s’érige en supposé juge anticorruption du monde »,

Après être sorti de l’Union européenne, le Royaume-Uni, important centre financier international, avait adopté en 2020 un nouveau système indépendant de sanctions visant les auteurs de violations des droits humains, complété ultérieurement par un volet s’attaquant à la corruption.

Revenir en haut