Le mystère du « parapluie bulgare » emporté dans la tombe

Dimanche 22 août 2021

Espionnage

Le mystère du « parapluie bulgare » emporté dans la tombe

Le principal suspect dans l’assassinat du dissident Guéorgui Markov en 1978 à Londres, attribué à la Sécurité d’Etat de la Bulgarie communiste, est mort. Il n’a jamais été inquiété par la justice

Alexandre Lévy, Sofia Publié vendredi 20 août 2021 à 14:20 Modifié samedi 21 août 2021 à 14:39

Francesco Gullino, 75 ans, était un antiquaire italo-danois a priori sans histoires. Il a été découvert dimanche 15 août, étalé sur le sol de son domicile à Wels, petite ville située en Haute-Autriche, par un ami inquiet de son silence au téléphone depuis plusieurs jours. Selon la police autrichienne, il ne s’agit pas d’une mort violente. Une précision importante, car cet homme avait probablement une vie plus mouvementée que celle d’un simple marchand d’art. Pour beaucoup à Sofia, il reste le principal suspect de l’affaire dite du « parapluie bulgare » – à savoir l’assassinat, en 1978 à Londres, de l’écrivain dissident Guéorgui Markov attribué à la Darjavna Sigournost (Sécurité d’Etat, DS), les redoutables services secrets de la Bulgarie communiste.

A l’époque journaliste pour la section bulgare de la British Broadcasting Corporation (BBC), Guéorgui Markov chroniquait les turpitudes du régime de Todor Jivkov, jusqu’à ce jour où il a été bousculé par un homme sur le pont de Waterloo. Ce dernier portait un parapluie avec lequel il a effleuré sa jambe. C’était le 7 septembre 1978, jour de l’anniversaire de Jivkov, et la rumeur dit que la liquidation de l’écrivain transfuge était un cadeau que la DS offrait pour son 67e jubilé au dictateur communiste. Quelques jours plus tard, Guéorgui Markov est mort d’une violente septicémie due, selon les médecins britanniques, à la ricine contenue dans la microscopique bille découverte dans sa jambe. Lire la suite.

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