L’extradition de Rafic Khalifa vers la France ordonnée à Londres

Jeudi 30 août 2007

Afrique

L’extradition de Rafic Khalifa vers la France ordonnée à Londres

REUTERS | 29.08.2007 | 20:31

LONDRES (Reuters) - La justice britannique a accepté mercredi l’extradition vers la France de l’ancien homme d’affaires algérien Rafic Khalifa.

La justice française entend le poursuivre pour banqueroute et extorsion de fonds dans le cadre d’un dossier instruit à Nanterre (Hauts-de-Seine) visant la faillite de son groupe, dont plusieurs filiales étaient basées en France.

La procédure ouverte en 2003 porte sur des faits d’« abus de confiance, banqueroute par détournement d’actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée ».

Rafic Khalifa, qui est âgé de 40 ans, avait été arrêté en Grande-Bretagne le 27 mars dernier en vertu d’un mandat d’arrêt européen délivré par les magistrats de Nanterre.

« La décision a été prise et l’ordre d’extradition sera lu à M. Khalifa jeudi », a déclaré un porte-parole de la justice à Londres. Rafic Khalifa a démenti toute malversation.

Le 29 mai, trois de ses proches, son épouse Nadia Amirouchane, Ghazi Kebbache, son oncle et ancien directeur général de Khalifa Bank et Khalifa Construction, et Mohammed Nanouche, ex-directeur général adjoint de la même banque, ont été arrêtés à Paris et placés en détention.

Les policiers français ont exécuté des mandats d’arrêt internationaux délivrés par la justice algérienne après leur condamnation, pour des faits « d’association de malfaiteurs et d’escroquerie », notamment, respectivement à dix ans de prison pour la première et vingt ans pour les deux autres, pour leur rôle supposé dans les malversations au sein du groupe.

Rafic Khalifa, un temps personnage-clé de la « jet-set » des deux côtés de la Méditerranée, a vu son empire financier bâti en cinq années s’effondrer en 2003. Il a laissé un « trou » de plus d’un milliard de dollars. Reconnu coupable d’association de malfaiteurs, de corruption, d’abus de confiance, de faux et d’escroquerie, il a été condamné à perpétuité par le tribunal de Blida, dans le même procès que celui de ses proches.

Au total, 20.000 personnes étaient employées par le groupe Khalifa, dans lequel la quasi-totalité des entreprises publiques, les grandes sociétés privées algériennes et des milliers de particuliers, attirés par des profits mirobolants, ont investi des milliards de dinars.

Les autorités algériennes ont liquidé la banque Khalifa en 2003 à la suite de l’interception à l’aéroport d’Alger de trois de ses collaborateurs qui s’apprêtaient à partir pour Paris avec de valises contenant deux millions d’euros en liquide.

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Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence Reuters.

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