« Biens mal acquis » de la famille Bongo : BNP Paribas admet des « carences » mais pas d’« infraction »

Dimanche 1er août 2021

« Biens mal acquis » de la famille Bongo : BNP Paribas admet des « carences » mais pas d’« infraction »

Le directeur juridique de la banque a fortement minimisé le degré de connaissance que la BNP avait de l’origine et de la destination des fonds déposés à la BGFI, une banque gabonaise longtemps liée à Paribas, jusqu’en 1998.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 08h46, mis à jour à 09h12

La BNP Paribas, première banque française, mise en examen le 11 mai pour le blanchiment d’« au moins 35 millions d’euros » au moyen desquels la famille Bongo a acquis villas et hôtels particuliers en France, a reconnu des « carences » mais contesté tout « dessein frauduleux », selon son interrogatoire devant le juge consulté par l’Agence France-Presse (AFP).

Face au magistrat du pôle financier du tribunal de Paris, le représentant de la banque a soutenu que l’établissement n’avait pas connaissance que la famille Bongo « tirait les ficelles » du circuit financier et ignorait que l’argent provenait de potentiels détournements de fonds publics gabonais, dénonçant une « construction intellectuelle » de l’accusation.

Cette mise en cause de la première banque française et européenne, révélée par l’AFP mi-mai, a fait franchir un cap décisif à cette longue instruction dite des « biens mal acquis » qui porte notamment, depuis 2010, sur le luxueux patrimoine immobilier acquis par la famille d’Omar Bongo, président du Gabon de 1967 à sa mort en 2009 et auquel a succédé son fils Ali.

Si aucun membre de la famille, qui conteste tout détournement de fonds, n’est, à ce jour, mis en examen, la BNP Paribas est désormais poursuivie pour des faits de « blanchiment de corruption et de détournement de fonds publics » en lien avec le clan Bongo.

Dans le détail, le juge d’instruction Dominique Blanc soupçonne la banque d’avoir permis à la famille Bongo et à ses proches, via une société dénommée Atelier 74, de « convertir des fonds d’origine délictuelle dans des opérations immobilières, à hauteur d’au moins 35 millions d’euros » qui leur auraient bénéficié « directement ou via des structures ». Le tout entre 1996 et 2008. Lire la suite.

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