Credit Suisse sera jugé dans l’affaire des « tuna bonds » au Mozambique

Mercredi 4 août 2021

Afrique

Credit Suisse sera jugé dans l’affaire des « tuna bonds » au Mozambique

Une cour britannique examinera le rôle de la banque dans un système de prêts secrets de 2 milliards de dollars, où des fonctionnaires et des banquiers sont accusés d’avoir pris des pots-de-vin

Mathilde Farine Publié mercredi 4 août 2021 à 15:24 Modifié mercredi 4 août 2021 à 17:07

Autre continent, autre affaire. Credit Suisse devra faire face à la justice dans l’affaire dite des « tuna bonds », des prêts secrets au gouvernement du Mozambique, selon le Financial Times. Ces crédits reçus par des sociétés étatiques devaient notamment financer le développement de la pêche au thon – d’où le nom de l’affaire – et des équipements de surveillance.

Problème : le parlement et le public mozambicains n’étaient pas au courant. Et plusieurs acteurs de ce système sont accusés d’en avoir profité pour se servir dans ces fonds. Credit Suisse n’était pas le seul à participer à ce montage qui s’est élevé à 2 milliards de dollars. La banque russe VTB Capital y a aussi contribué. Les banques ont structuré ces prêts ou obligations mais ne les ont pas financés elles-mêmes. Elles n’ont donc pas perdu d’argent. Les fonds venaient d’investisseurs internationaux, y compris d’organisations internationales.

La découverte de ce système a conduit plusieurs de ces organisations, dont le Fonds monétaire international (FMI), à suspendre leur aide au Mozambique. Tout comme certains Etats, dont la Suisse.

Plusieurs procédures

L’affaire risque de durer, puisque la Haute Cour de justice à Londres a choisi septembre 2023 pour examiner le rôle de la banque, entre autres, dans ce système de prêts. Le procès est prévu pour une durée de treize semaines, d’après le quotidien des affaires. La procédure a été lancée par Banco Comercial Português et United Bank for Africa en 2020 contre Credit Suisse, le Mozambique et une des sociétés étatiques qui ont reçu une partie des financements. Contactée, la banque ne fait aucun commentaire. Jusqu’ici, elle avait affirmé que les employés concernés avaient contourné les règles de compliance de la banque. Lire la suite.

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