« OneCoin » : la France remet en liberté un ex-espion luxembourgeois

Vendredi 19 novembre 2021

« OneCoin » : la France remet en liberté un ex-espion luxembourgeois

19 nov. 2021 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

La justice française a remis vendredi en liberté avec assignation à résidence l’ancien N° 3 des renseignements luxembourgeois dont les Etats-Unis réclament l’extradition dans une affaire de fraude à la cryptomonnaie « OneCoin », a-t-on appris auprès de son avocat.

La justice française a remis vendredi en liberté avec assignation à résidence l’ancien N° 3 des renseignements luxembourgeois dont les Etats-Unis réclament l’extradition dans une affaire de fraude à la cryptomonnaie « OneCoin », a-t-on appris auprès de son avocat.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Nancy (est) a décidé de remettre en liberté Franck S., 51 ans, avec une « assignation à résidence sous bracelet électronique  », a indiqué à l’AFP Me Emmanuel Marsigny.

La cour rendra par ailleurs le 19 janvier sa décision sur la demande d’extradition formulée par les autorités américaines et que le Luxembourgeois refuse.

Ex N°3 des services de renseignement de son pays, reconverti dans les affaires, Franck S. avait été arrêté en France le 29 avril par la brigade de recherche et d’intervention (BRI), dans son véhicule, à 2 kilomètres de la frontière luxembourgeoise, puis déféré devant le parquet général de Nancy avant d’être incarcéré.

A la suite de cette arrestation, deux agents du FBI s’étaient déplacés à Nancy début juin pour remercier les enquêteurs français.

L’ex-espion est recherché par la justice américaine dans une affaire de cryptomonnaie frauduleuse « OneCoin » qui avait permis d’escroquer ses utilisateurs de plusieurs milliards de dollars entre 2014 et 2019.

Le système reposait sur une pyramide de Ponzi qui consiste à rémunérer les investisseurs avec les fonds apportés par les nouveaux entrants.

Franck S. est mis en accusation par la justice américaine qui le réclame pour qu’il réponde d’un « complot en vue de commettre une fraude électronique » et « de commettre un délit de blanchiment ».

« Il est présenté faussement par le procureur américain comme étant en fuite, ce qu’il n’a jamais été », s’est indigné Me Marsigny qui a qualifié la remise en liberté de son client de « camouflet » pour ce procureur.

Selon l’avocat, son client, loin d’être en fuite, était au contraire « en négociation » et avait même « rendez-vous avec le procureur américain en avril 2020 », rendez-vous finalement « annulé » par le magistrat lui-même en raison de l’épidémie de Covid-19, a encore fait valoir Me Marsigny.

Celui-ci juge de surcroît « imprécis » l’acte d’accusation américain qui omet selon lui de mentionner les éléments constitutifs du prétendu complot.

« On ne cherche pas à fuir la justice, on cherche simplement la justice mais dans des conditions qui nous permettent de nous défendre », a insisté l’avocat.

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