2 juin 2020 - 9H55
Révélations - Quand le pétrole de Daesh refait surface…
Par Thierry Gadault
Implanté depuis 2012 en Turquie, le groupe français Rubis, spécialisé dans les infrastructures pétrolières portuaires et la distribution de pétrole a, selon notre enquête et un rapport des services secrets russes non contredit, pu bénéficier du trafic illégal de pétrole de l’organisation jihadiste Daesh. Enquête et révélations.
Rubis. Un nom qui sent le luxe et le raffinement. Dans la réalité, le groupe Rubis, qui fête cette année ses 30 ans, est à l’opposé de cette image : il est spécialisé dans l’énergie, le pétrole et le gaz, avec ses infrastructures portuaires de stockage ou ses réseaux de distribution un peu partout sur la planète. Un métier sale, à l’image dégradée compte tenu de sa participation au changement climatique, qui explique peut-être la raison pour laquelle ce groupe reste très discret. Il n’a jamais fait la une de la presse, même économique, alors qu’il est une réelle success story.
Parti de presque rien, l’ancien banquier Gilles Gobin, alors âgé de 39 ans, crée en 1990 une société d’investissements qu’il appelle Rubis. À l’époque, son idée est de repérer les sociétés sous-cotées dans des métiers dits économiquement matures, de prendre une participation significative et d’essayer de la revendre au plus vite en engrangeant la plus grosse plus-value possible. Ce qu’il réalise parfaitement avec sa première opération qui vise le fabricant français de chaudières ELM Leblanc : les 40 millions de francs investis dans la société ont rapporté, en quelques mois, 15 millions de francs.
Trente ans plus tard, l’ancienne société d’investissement s’est spécialisée dans le stockage et la distribution du pétrole et du gaz pour en faire son unique métier. Le groupe pèse aujourd’hui plus de 5 milliards de chiffre d’affaires et vaut quelques 4,3 milliards d’euros en bourse. Gilles Gobin est toujours aux manettes, accompagné par ses deux partenaires qui l’ont rejoint dès le début de l’aventure : Jacques Riou, son cogérant, et Bruno Krief, l’inamovible directeur financier. Lire la suite.