Un volet crucial de l’affaire 1MDB, présentée comme le plus grand cas de kleptocratie à ce jour, se joue à Bellinzone

Mardi 26 mars 2024

Le 2 avril s’ouvre le procès d’un immense détournement au détriment de la Malaisie. Le principal dossier suisse, relatif à deux associés Genevois, porte sur 1,83 milliard de dollars. Enjeux de cette procédure hors norme

Marc Guéniat Publié le 26 mars 2024 à 07:00. / Modifié le 26 mars 2024 à 19:35.

En 2013, l’épouse du premier ministre malaisien Najib Razak estimait que chaque enfant de son pays devait voir Le loup de Wall Street, le film de Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio. Elle lui attribuait des vertus pédagogiques en ce qu’il sensibilise aux dérives de la cupidité et de l’immoralité. Elle omettait toutefois de préciser que la société productrice du film était financée par son fils. Et que celui-ci était un intime de Jho Low, le flamboyant homme de confiance du premier ministre, qui dilapidait l’argent soustrait à son pays dans des clubs huppés et sur des yachts à Las Vegas, New York ou Saint-Tropez.

Cet argent provenait de 1Malaysia Development Berhad (1MDB), le fonds souverain de l’Etat asiatique : au moins 4,5 milliards de dollars ont été détournés. C’est « le plus grand cas de kleptocratie à ce jour », d’après la justice américaine. Surnommé « la baleine » en raison de ses frasques dans les milieux de la jet-set, Jho Low est en fuite. L’ancien premier ministre a été condamné à 12 ans de prison dans son pays (sentence qui vient d’être réduite de moitié). Il est à ce stade le seul individu purgeant une peine à la suite de ce gigantesque pillage. Plusieurs banques, comme Goldman Sachs, sont passées à l’amende, voire ont été dissoutes, comme BSI en Suisse. En fait, la liste est si longue qu’il serait sans doute plus simple de nommer celles qui n’ont pas été impliquées de près ou de loin. Lire la suite.

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