Les îles Caïmans au bord de la faillite
[ 04/09/09 ]
Paradis fiscal de renom, les îles Caïmans sont confrontées à un énorme déficit public et envisagent l’introduction de nouveaux impôts pour y faire face. La fin d’un modèle.
Lorsque les dirigeants du G20 ont menacé de faire rendre gorge aux paradis fiscaux, ils n’imaginaient sans doute pas être si bien entendus par le sort. Voici que les îles Caïmans, cinquième centre financier international et capitale mondiale des « hedge funds » avec 2.300 milliards de dollars de fonds, grâce à l’accueil peu regardant de capitaux internationaux, sont au bord de la faillite. Les cotisations de retraite et de sécurité sociale des fonctionnaires locaux ne sont plus payées et les fournisseurs de l’Etat attendent en vain le règlement de leur factures.
C’est que, avec la crise financière, les fonds gérés dans ce paradis fiscal rendu célèbre par l’écrivain John Grisham ont fondu. Les banques licencient et les finances du gouvernement, fondées en partie sur une contribution basée sur le nombre d’employés des institutions financières, ont chuté. Les habitants des Caïmans, dit le quotidien britannique « The Guardian », expliquent que le gouvernement précédent a dépensé une fortune pour rénover les infrastructures de l’île, notamment après l’ouragan Ivan de 2004, qui a dévasté l’archipel, en misant sur l’expansion du secteur financier. C’était sans compter avec l’effondrement du « subprime ».
Acculé, le gouvernement a demandé à la Grande-Bretagne, dont les îles dépendent en dernier ressort, l’autorisation de contracter un prêt de 310 millions de dollars. Mais le secrétaire d’Etat chargé des Affaires étrangères a renvoyé le ministre dans ses buts, lui conseillant de mettre de l’ordre dans ses finances et évoquant même l’idée d’introduire… des impôts dans l’île.