Frégate saisie au Ghana : l’équipage toujours sur place
Dimanche 21 octobre 2012
ACCRA — L’équipage de la frégate argentine « Libertad », bloquée dans un port du Ghana depuis le 2 octobre, se trouvait toujours sur place, au lendemain de la demande de la présidente Kirchner d’évacuer la quasi totalité les marins de ce bateau-école, a constaté un journaliste de l’AFP.
Selon ce journaliste qui s’est rendu dans le port de Tema, près d’Accra, la capitale ghanéenne, aucune information n’avait filtré ce dimanche quant à la date de départ des marins du trois-mats bloqué par la justice ghanéenne à la suite d’un recours d’un fond spéculatif basé dans un paradis fiscal.
Ce fonds spéculatif NML, basé aux Iles Caïman, réclame plus de 370 millions de dollars (283 millions d’euros) à Buenos Aires.
Un des membres de l’équipage de la « Libertad », interrogé par l’AFP sur ce départ après l’ordre d’évacuation, s’est borné à répondre : « Je ne sais pas ».
L’équipage de 326 membres est composé essentiellement d’Argentins, mais inclut également huit Uruguayens, quinze Chiliens, et des marins Brésiliens, Paraguayens, Sud-Africains et Vénézuéliens.
Le ministre des Affaires étrangères argentin, Hector Timerman, a déclaré samedi à la télévision que la présidente Christina Kirchner « avait décidé d’évacuer immédiatement la totalité des membres de l’équipage, qu’ils soient argentins ou non, ne laissant à bord que le capitaine et une équipe minimale pour s’occuper de la frégate le temps qu’elle sera retenue dans le port » ghanéen.
L’Argentine va également saisir les Nations unies pour obtenir la libération du navire-école, a annoncé M. Timerman.
« La présidente (Cristina Kirchner) a donné des instructions à la chancellerie pour transmettre immédiatement sa demande au siège de l’ONU où le Conseil de sécurité se réunira lundi à 10H00 » à New York, a indiqué le ministre dans une déclaration lue à la télévision.
« Le gouvernement argentin tiendra le gouvernement ghanéen pour responsable de tous les dommages dont pourrait souffrir la frégate », a averti le ministre.
Selon M. Timerman, le juge ghanéen qui a ordonné la saisie le 2 octobre avait interdit l’approvisionnement du bateau en combustible, ce qui empêchait la production d’énergie et paralysait notamment le système de lutte contre les incendies.
Devant les protestations du gouvernement argentin, le juge ghanéen a accepté de renoncer à cette mesure mais en posant comme condition que l’Argentine parvienne à un accord avec le fonds spéculatif, a-t-il précisé.
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