par Willy Le Devin publié aujourd’hui à 9h19
La chute d’une des plus grandes bandes criminelles corses a d’abord été une affaire d’onomatopées. Des élastiques qui claquent (pour enserrer les liasses de biffetons), des borborygmes mathématiques (pour les compter), des tables basses en fer forgé munies d’une cache sous le plateau qui grincent (pour les planquer)… C’est tout une gamme de sons originaux que les policiers, casques sur les oreilles, ont dû apprivoiser lors de la sonorisation de l’appartement germanopratin de Jacques Santoni.
[…] L’opacité des circuits de blanchiment
Cette fois, il était question pour la justice de déjouer l’opacité des circuits de blanchiment du Petit Bar. D’où l’intitulé et la longueur extrême du procès dit « du volet financier ».
[…] Figure du banditisme insulaire
A dire vrai, l’addition est impossible, et l’argent a parfois transité via des destinations exotiques : le Luxembourg, la Chine, Hongkong, Singapour. Conjugué aux méthodes violentes employées sur le terrain, le cocktail arrache ce commentaire aux deux juges d’instruction chargés du dossier, Anaïs Trubuilt et Thomas Hirth : l’enquête a « mis au jour un véritable système auquel l’adjectif mafieux, au sens d’une organisation criminelle hiérarchisée reposant sur une stratégie d’infiltration dans la société civile et économique, via la violence, la corruption et la préhension économique, pouvait sans équivoque être attaché ». Une démonstration que les 24 prévenus appréhendent différemment. Certains contestent ardemment les faits, d’autres gardent le silence, les derniers arguent d’activités légales ou de méprises. Lire la suite.