Analyse

De l’Ukraine à la RDC en passant par le Groenland : comment les minerais stratégiques sont devenus une nouvelle donne géopolitique

Lundi 14 avril 2025

De l’Ukraine à la RDC, du Groenland aux États-Unis et à la Chine, les rivalités et conflits du monde entier semblent sous-tendus par le nouvel eldorado des fameuses « terres rares ». Mais c’est en réalité les minerais cruciaux dans leur ensemble qui font aujourd’hui l’objet d’une course effrénée. Avec quelques points névralgiques sur la planète, aux intérêts et aux enjeux bien sentis.

Monde 9min Publié le 13 avril 2025 Benjamin König

La citation date de 1992, mais, trente-trois ans après, elle semble plus actuelle que jamais. « Le Moyen-Orient a son pétrole, la Chine a ses terres rares », se réjouissait l’ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping. « Terres rares » : il faut préciser que le nom est impropre, car elles ne sont pas rares, précisément. « Cette dénomination s’explique, car elles sont présentes partout sur Terre mais sont disséminées en très faible quantité, à l’inverse de certains métaux », explique la chercheuse Émilie Janots dans un article du CNRS. L’extraction et le raffinage nécessitent donc un processus très coûteux en eau et en énergie, et extrêmement polluant.

Surtout, on confond souvent les terres rares, au nombre de 17 éléments du tableau périodique, avec les matières premières stratégiques. Ces dernières englobent l’ensemble des éléments cruciaux (y compris les terres rares, donc) pour la transition énergétique et les secteurs du numérique, des énergies éolienne et solaire, du médical et de l’armement. Le cobalt, le lithium, le nickel ou le manganèse, par exemple, ne sont pas des terres rares, mais des métaux stratégiques. Tous, cependant, sont aujourd’hui au centre de la géopolitique mondiale. Lire la suite.

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