Agence France-Presse 30 juin 2023 à 21h07
Ces responsables sont l’ancien directeur général et l’ancien directeur financier du groupe. L’ex-directeur général délégué du groupe d’Ehpad privés a lui été placé sous contrôle judiciaire.
Une enquête préliminaire avait été ouverte en mai 2022 à la suite de plaintes déposées par le groupe dénonçant des « malversations » internes « qui auraient notamment été commises par d’anciens hauts cadres dirigeants », a précisé le parquet dans un communiqué.
Les trois hommes ont été placés en garde à vue mardi puis ont été présentés jeudi devant les juges d’instruction du pôle économique et financier du tribunal judiciaire de Nanterre.
Une plainte contre X d’Orpea déposée en avril 2022 visait, selon l’entreprise, « des faits et des opérations passés (…) susceptibles de poser question au regard de l’intérêt social d’Orpea et découverts à la suite d’investigations internes ».
Mediapart et le collectif de journalistes Investigate Europe avaient découvert au printemps 2022 que la holding luxembourgeoise Lipany, créée en 2007, avait accumulé 92 millions d’actifs, principalement des parts dans de nombreux Ehpad et cliniques gérés par Orpea, en France et dans trois autres pays européens, et mené des opérations financières douteuses.
Lipany appartient à Roberto Tribuno, un comptable et conseiller fiscal qui a été le patron d’Orpea en Italie. Cette holding ne fait presque aucun bénéfice et n’a jamais distribué de dividendes , et ses activités sont entièrement financées par la dette de manière pour le moins opaque.
Le groupe Orpea soupçonne lui-même que des opérations menées avec la société luxembourgeoise auraient servi à détourner de l’argent, soulignait Mediapart à l’époque.
En plus de l’information judiciaire sur ces malversations, Orpea est également visé par plusieurs enquêtes préliminaires, dont une enquête pour maltraitance institutionnelle et infractions financières.
Le groupe fait aussi l’objet d’une enquête pour « faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée ».
Les pratiques du groupe avaient été mises en cause dans le livre-enquête « Les Fossoyeurs », publié en janvier 2022 par le journaliste Victor Castanet. L’ouvrage avait révélé des maltraitances de pensionnaires, des irrégularités financières sous l’ancienne direction, et des manquements dans la gestion des ressources humaines.
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