Marc Guéniat Publié le 31 janvier 2025 à 14:48. / Modifié le 31 janvier 2025 à 21:23. 3 min. de lecture
Il n’aura fallu que six semaines, vacances comprises, aux trois juges de la Cour des affaires pénales, à Bellinzone, pour rendre leur verdict sur ce cas de corruption emblématique, qui a pour cadre le pétrole en Angola et « l’eau probe du lac de Genève », comme l’écrivait Albert Cohen. Il est limpide : tous coupables.
Le Tribunal pénal fédéral condamne Trafigura, géant mondial du négoce de matières premières, pour défaut d’organisation, c’est-à-dire pour n’avoir pas su empêcher que l’infraction soit commise en son sein. La firme genevoise écope d’une amende de 3 millions de francs et doit s’acquitter d’une créance compensatrice de 145 millions de dollars (132 millions de francs), correspondant aux profits générés par les neuf contrats d’affrètement et de soutage litigieux, obtenus entre 2009 et 2011. Financièrement, la peine est relativement indolore pour Trafigura, qui a réalisé plus de dix milliards de dollars de bénéfices entre 2023 et 2024. Reste qu’il s’agit de la première fois qu’une entreprise est condamnée pour des faits de corruption en Suisse à l’issue d’un procès public ; les précédentes fois, cela s’est réglé par voie d’ordonnances pénales dans les bureaux du parquet fédéral. Lire la suite.