Le groupe Atalian vendu à un fonds spéculatif basé aux îles Caïmans

Vendredi 25 novembre 2022

Entreprises Brève

Le groupe Atalian vendu à un fonds spéculatif basé aux îles Caïmans

Bruxelles vient d’autoriser le rachat de la multinationale du nettoyage. Au lendemain du renvoi en correctionnelle de son PDG, c’est un nouveau séisme pour les 137 000 salariés du groupe, dont 56 000 exercent en France.

La rédaction de Mediapart 25 novembre 2022 à 17h17

Pour les quelque 137 000 salariés que compte le groupe de nettoyage industriel Atalian, travaillant dans plus de trente pays, dont 56 000 en France, c’est décidément une descente aux enfers sans fin.

Alors que la multinationale traverse déjà de gravissimes turbulences judiciaires, la Commission européenne vient d’approuver, « en vertu du règlement européen sur les concentrations », l’acquisition « du contrôle exclusif de Financière Atalian S.A.S, basée en France, par Clayton, Dubilier & Rice Fund XI, LP (“CD&R”), basée aux îles Caïmans ».

La décision a fait l’objet d’une communication sur le site internet de la Commission, que l’on peut consulter ici.

L’annonce intervient alors que la firme traverse en effet une tempête judiciaire. Mediapart a récemment révélé que le PDG du groupe, Franck Julien, est visé par une ordonnance de renvoi en correctionnelle. La justice lui reproche d’avoir prélevé par divers moyens plus de 36 millions d’euros.

L’ordonnance de renvoi évoque « une entreprise ancienne et particulièrement massive de prédation du groupe Atalian par son actionnaire majoritaire Franck Julien ». Le PDG, par ailleurs propriétaire de La Tribune, nous a répondu « qu’aucun groupe ne se construit solidement sur des pratiques illicites et des actes de corruption » et qu’il n’a « jamais toléré de telles pratiques dans ses entreprises ».

C’est dans ce contexte très tendu pour le groupe que plusieurs sites ont récemment été paralysés par des mouvements de grève, par exemple à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), révélateurs d’une très forte grogne sociale.

La rédaction de Mediapart

Revenir en haut