Économie Evasion fiscale
Evasion fiscale : la firme montréalaise Blue Bridge sommée de collaborer avec la France
Le spécialiste de gestion de fortune est soupçonné d’avoir aidé des grandes familles françaises à dissimuler une partie de leur fortune dans des « trusts » canadiens, comme l’a révélé « Libération ».
Par Hélène Jouan(Montréal, correspondance) Publié aujourd’hui à 08h40
Cette fois, la firme montréalaise spécialisée dans la gestion de fortune Blue Bridge n’a plus le choix : jeudi 16 décembre, la Cour suprême du Canada a mis fin à près de six années de contestation judiciaire, en refusant d’entendre son appel déposé pour tenter d’infirmer les jugements antérieurs. Dès le lendemain, le magazine Capital affirmait que l’entreprise, propriété d’un ancien banquier suisse installé au Québec, Alain E. Roch, « remettrait aux autorités fiscales canadiennes le complément d’information demandé par la France visant 14 trusts »
Cette décision de la Cour suprême canadienne intervient trois jours après que Libération a révélé que quelques dizaines de grandes fortunes françaises, notamment les familles Seydoux, Schlumberger et Guerrand-Hermès avaient bénéficié, pendant plus d’une décennie, de ces « trusts » canadiens opaques, leur permettant de réduire leur facture fiscale, et d’échapper notamment à l’impôt sur la fortune.
Selon Libération, Blue Bridge aurait permis à ces riches clients hexagonaux de mettre près de quatre milliards d’euros à l’abri. Lire la suite.