Ils ont escroqué des millions d’euros en se faisant passer pour Le Drian

Vendredi 12 mai 2017

Justice

Ils ont escroqué des millions d’euros en se faisant passer pour Le Drian

Par Nissim Behar, à Tel-Aviv — 12 mai 2017 à 13:31 (mis à jour à 14:39)

Installés en Israël, des hommes qui usurpent l’identité du ministre de la Défense réclament de l’argent à des entreprises ou même à des chefs d’Etat.

Au début de la semaine, la justice et les services de renseignements français ont demandé l’aide de leurs homologues de l’Etat hébreu pour découvrir l’identité des Franco-israéliens se faisant passer pour le ministre démissionnaire de la Défense Jean-Yves Le Drian et pour des membres de son entourage. Car ces escrocs plein d’entregent ont convaincu plusieurs entreprises françaises de leur verser des millions d’euros sur des comptes ouverts dans les paradis fiscaux et ces sommes se sont évanouies dans la nature.

Les enquêteurs de l’Unité 433, l’équivalent israélien du FBI, cherchent notamment à découvrir où les aigrefins avaient installé une réplique parfaite du bureau du ministre pour convaincre leurs victimes de cracher au bassinet. La pièce sur le mur de laquelle était accroché le portrait officiel de François Hollande était la copie conforme de la vraie. C’est à partir de là qu’un sosie de Le Drian, entouré d’un drapeau tricolore et d’un drapeau européen, demandait par vidéoconférence à des entrepreneurs de « contribuer au combat de la France à lutter contre le terrorisme ».

Mails contrefaits

Selon les circonstances, le faux Le Drian et ses faux conseillers évoquaient le paiement d’une rançon à Daesh, le financement d’opérations spéciales ou de discrets achats d’armes. Leurs victimes se consoleront peut-être en sachant qu’elles ne sont pas les seules puisqu’en 2015, d’autres joueurs de pipeau – ou peut-être les mêmes – avaient contacté la plupart des chefs d’Etat africains francophones afin de leur vendre la même salade. Toujours au nom de Le Drian, qui a d’ailleurs porté plainte. Certains de ces dirigeants ont payé au nom de la Françafrique. Mais d’autres ne sont pas tombés dans le piège. Lire la suite.

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