Par Nessim Aït-Kacimi Publié le 24 mai 2024 à 06:30 Mis à jour le 24 mai 2024 à 07:26
Argentine, Pérou, Equateur, Panama, Porto Rico , Congo… Les défauts de paiements ou les grandes difficultés financières des Etats ont attiré les rapaces de la finance mondiale, baptisés « fonds vautours ». Ils rachètent à très bas prix leurs dettes qui se sont effondrées, bloquent les négociations collectives pour en « solo » percevoir le jackpot et être remboursés avant les autres créanciers. Ils traînent en justice, le plus souvent auprès des tribunaux de New York, les Etats « fautifs » selon eux d’imprudence financière, afin d’obtenir le maximum d’argent. Epaulés par les plus grands cabinets d’avocats, des fonds comme Elliott, Aurelius Capital, Contrarian, GMO Trust mènent ainsi de longs combats, parfois sur plus d’une décennie.
Un défaut de pays sur deux entraîne des batailles devant les tribunaux, contre seulement 5 % dans les années 1980. Un business lucratif pour les fonds qui ont les moyens de mener ces longs combats. Comme toutes les firmes de Wall Street, les fonds vautours font appel à des cabinets de relations publiques et à des lobbies pour contrer les régulations contraires à leurs intérêts financiers. L’année dernière, une législation très contraignante contre la spéculation sur les dettes souveraines en défaut avait échoué à être votée, grâce à l’opposition de tout le secteur financier américain. Lire la suite.