Entreprises Parti pris

Turbines Arabelle : un désastre signé Macron

Lundi 3 juin 2024

Dès le rachat des turbines Arabelle, Emmanuel Macron s’est empressé le 31 mai de célébrer l’opération. C’est pourtant lui qui avait organisé leur vente, sept ans auparavant. Mais si les turbines reviennent, la technologie est passée sous contrôle américain.

Martine Orange 3 juin 2024 à 20h26

[…] Lors de sa campagne présidentielle de 2022, Emmanuel Macron, soudain devenu le héraut de la réindustrialisation en France, avait tenu à faire le voyage à Belfort, fief de l’activité énergie de l’ex-Alstom rachetée par General Electric (GE) en 2015, pour promettre devant des salariés qu’il ramènerait les activités nucléaires rachetées par le groupe américain en France. Il l’a dit, il l’a fait.

Après plus de deux ans de discussion, EDF a confirmé ce rachat : « Ce 31 mai, EDF reprend officiellement les activités nucléaires de General Electric et notamment les activités de maintenance et de fabrication des turbines Arabelle. […] Les accords conclus assurent la pérennité de cette activité qui est une véritable fierté française », s’est empressé de faire savoir Emmanuel Macron la veille dans un entretien aux quotidiens régionaux.

[…] Le mot fierté ne saurait être plus à propos. Quelle fierté, en effet, de racheter pour 1,1 milliard d’euros des produits et des équipements industriels vendus sept ans auparavant pour 600 millions d’euros à un groupe américain qui a laissé volontairement péricliter toute cette activité en Europe !

Quelle fierté d’abandonner la propriété industrielle et tous les brevets pour des produits élaborés et conçus en France depuis des décennies à un groupe américain qui aura à l’avenir la haute main sur leur utilisation future ! Oui, c’est une vraie fierté. Une vraie reconquête de souveraineté, pour emprunter le vocabulaire en vogue dans les couloirs de l’Élysée.

[…] L’exemple d’Atos

Quant aux autres activités de l’ex-branche énergie d’Alstom, notamment le solaire et les éoliennes, elles ne figurent même pas au tableau. Les usines connaissent plan de restructuration sur plan de restructuration pour rapatrier toute l’activité aux États-Unis, tandis que l’argent a filé vers des paradis fiscaux. Lire la suite.

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