Abou Dhabi réduit de 90% les coûts d’installation des entreprises
26 juil. 2021 Par Agence France-Presse
- Mediapart.fr
Les autorités d’Abou Dhabi ont annoncé une réduction de « plus de 90% » des frais d’installation des entreprises dès mardi pour « accroître la compétitivité régionale et internationale » de la capitale des Emirats arabes unis, pays déjà considéré comme un paradis fiscal.
Les autorités d’Abou Dhabi ont annoncé une réduction de « plus de 90% » des frais d’installation des entreprises dès mardi pour « accroître la compétitivité régionale et internationale » de la capitale des Emirats arabes unis, pays déjà considéré comme un paradis fiscal.
Le gouvernement fédéral a néanmoins réitéré lundi son soutien aux efforts du G20 pour lutter contre « l’évasion fiscale et le transfert de bénéfices », c’est-à-dire les diverses stratégies d’optimisation permettant aux grandes entreprises d’échapper en grande partie à l’impôt.
Les initiatives se sont récemment multipliées aux Emirats arabes unis, où l’impôt sur les entreprises est très faible voire parfois inexistant, pour attirer encore davantage les investisseurs dans les sept principautés membres de la fédération, dont Abou Dhabi et Dubaï.
« Les frais d’installation d’une entreprise dans l’émirat d’Abou Dhabi ont été réduits à 1.000 dirhams (environ 230 euros), soit une réduction de plus de 90% », a annoncé dimanche soir le bureau de la communication du gouvernement local.
La baisse, qui implique la suppression de certains frais —en majorité des frais d’enregistrement auprès des autorités, d’inscription auprès de la chambre de commerce et des taxes municipales—, sera appliquée dès mardi, a-t-il précisé dans un communiqué.
« Cette mesure permettra de faciliter considérablement les affaires dans l’émirat et d’accroître sa compétitivité aux niveaux régional et international », a fait valoir le gouvernement local.
« Notre objectif (…) est de créer un environnement commercial florissant qui encourage la croissance et l’innovation », a déclaré Mohamed Ali al-Chorafa, président du département du développement économique d’Abou Dhabi.
Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les Emirats figurent dans la liste des paradis fiscaux, avec des « impôts inexistants ou insignifiants ».
Lundi, le pays a pourtant « salué » l’approbation le 10 juillet par le G20 d’un accord souvent qualifié d’« historique » qui instaure un impôt mondial d’au moins 15% sur les bénéfices des multinationales.
La déclaration a été signée par 132 sur les 139 membres du groupe de travail de l’OCDE qui réunit pays avancés et émergents. Les Emirats figurent parmi les Etats signataires.
« Les Emirats sont favorables à un consensus mondial pour lutter contre l’évasion fiscale et le transfert de bénéfices », a déclaré Saïd Rached al-Yatim, responsable au sein du ministère des Finances émirati.
L’Etat du Golfe « s’engage pleinement » à travailler en collaboration avec l’OCDE et le G20 pour aboutir à « un résultat équitable et durable », a-t-il ajouté dans un communiqué publié par l’agence officielle WAM.
Le pays a récemment multiplié des réformes pour attirer les investisseurs. Depuis le 1er juin, les étrangers peuvent créer une entreprise et en détenir la totalité du capital (contre 49% maximum auparavant), ce qui n’était jadis possible que dans certaines zones franches.
Traditionnellement en concurrence, Abou Dhabi et Dubaï accueillent déjà les bureaux régionaux de milliers d’entreprises. De nombreuses sociétés dans le domaine des services notamment ont également élu domicile dans le pays.
En juin, le gouvernement de Dubaï avait annoncé une série de directives « visant à réduire le coût des affaires » et qui doivent être mises en place d’ici mi-septembre.
Abou Dhabi a par ailleurs un nouveau concurrent de taille dans le Golfe, avec la volonté affichée de l’Arabie saoudite, première économie du monde arabe, de sortir de sa dépendance au pétrole.
Le gouvernement saoudien a lancé en février un ultimatum aux entreprises étrangères. Elles devront y installer leur siège régional d’ici 2024 si elles souhaitent obtenir les juteux contrats publics dans ce royaume ultra-riche.