Culture et savoir
Mise à jour le 16.11.23 à 14:09 Rosa Moussaoui
Journaliste à la cellule investigation de Radio France, Benoît Collombat signe avec l’illustrateur Grégory Mardon une passionnante enquête en bande dessinée sur l’assassinat, le 29 mars 1988, de Dulcie September, la représentante de l’ANC. Une plongée dans une affaire d’États, au pluriel, entre la France et l’Afrique du Sud, qui renvoie à la collaboration illégale en matière d’armement et de nucléaire entre Paris et Pretoria.
Cette bande dessinée est le fruit d’un travail d’enquête de dix ans. Qu’est-ce qui a attiré votre attention sur l’assassinat de Dulcie September, vingt ans après l’ordonnance de non-lieu rendue par la justice française ?
À travers la bande dessinée, je souhaitais rendre visible une histoire invisibilisée : celle d’une militante anti-apartheid en exil qui est restée dans l’ombre de Nelson Mandela, alors qu’elle a joué un rôle très actif sur le sol français et en Europe. L’enquête sur son assassinat n’a duré que quatre ans, de nombreuses pistes ont été négligées, j’ai donc voulu retracer le fil de cette impasse judiciaire, comprendre quels intérêts Dulcie September gênait et partir sur la trace des commanditaires potentiels. Lire la suite.