Blanchiment : le Panama à nouveau épinglé
Sanction Le Gafi a remis le Panama sur sa liste « grise » des pays qui ne coopèrent pas assez pour lutter contre le blanchiment d’argent.
« Bien qu’il reconnaisse les progrès réalisés par le Panama et son engagement au plus haut niveau politique, le Groupe d’action financière internationale (Gafi), réuni cette semaine a décidé d’inscrire le Panama » sur sa liste grise, a déclaré en conférence de presse la ministre panaméen de l’Economie et des finances, Eyda Varela de Chinchilla.
Le Panama, inscrit sur la liste « grise » du Gafi en 2014, en avait été retiré deux ans plus tard après s’être engagé à introduire plus de transparence dans son système financier et bancaire. Le respect de ces engagements a été jugé insuffisant.
Après la décision du Gafi d’inscrire de nouveau le Panama sur sa liste « grise », la ministre de l’Economie et des Finances a déclaré que son pays s’engageait à appliquer ses recommandations
Le scandale des Panama Papers
Créé en 1989, le Gafi a pour objectif d’assainir le système financier international en incitant les gouvernements à adopter des législations contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il est actuellement sous présidence américaine.
Plus de 200 délégués des 38 pays membres de l’organisation, des Nations Unies, du Fonds monétaire international (FMI), de l’Union européenne et de la Banque Mondiale se sont réunis en session plénière cette semaine à Orlando, aux Etats-Unis.
Alors que le Panama était un des rares pays au monde où l’évasion fiscale n’était pas un délit mais une simple faute administrative, le gouvernement a fait voter en janvier un projet de loi prévoyant des peines allant jusqu’à cinq ans de prison. Le Panama est dans le collimateur de la communauté internationale depuis le scandale des Panama Papers en 2016. « Cet épisode nous a frappés durement et il continue d’avoir des conséquences », a rappelé Mme Varela de Chinchilla.
Nouveau coup dur
La décision que vient de prendre le Gafi est un nouveau coup pour l’image du Panama, qui porte toujours le soupçon de faciliter l’évasion fiscale. Cela rend difficile pour lui d’attirer les investissements, les entreprises ou les particuliers craignant de se trouver sanctionnés dans leurs propres pays.
Le président élu du Panama, Laurentino Cortizo, a déclaré que le rétablissement de l’image du Panama serait son objectif principal lorsqu’il prendra ses fonctions le 1er juillet. Mis sous pression, le pays a commencé en septembre 2018 l’échange automatique d’informations fiscales, conformément aux normes de l’OCDE.
(ats/nxp)
Créé : 22.06.2019, 04h35