Comment des Ouïgours ont été forcés de travailler dans des usines de poisson destiné aux Etats-Unis et à la France

Jeudi 9 mai 2024

Des documents chinois et des vidéos collectés par l’ONG journalistique The Outlaw Ocean Project montrent comment des distributeurs de poisson et fruits de mer surgelés se sont approvisionnés auprès d’usines suspectées d’avoir recouru au travail forcé d’Ouïgours.

Par Outlaw Ocean Projet et Cellule Enquête vidéo Publié aujourd’hui à 06h00, modifié à 07h11

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D’où viennent les poissons panés, les croquettes de poisson et les fruits de mer vendus en Europe et en France ? Pour une part importante, de Chine. Le pays, qui a déployé la plus importante flotte de pêche de l’histoire, avec près de 7 000 bateaux de haute mer, est aussi devenu une superpuissance du conditionnement et de la congélation des produits de la mer. Sur la côte est du pays, des usines ont recouru pendant plusieurs années à une main-d’œuvre docile et bon marché : des travailleurs ouïgours, transférés et enrôlés de force, dans des usines situées à des milliers de kilomètres de leur région d’origine. Les produits seraient ensuite exportés aux Etats-Unis et en Europe, et notamment en France, par plusieurs géants de l’agroalimentaire, comme Cité Marine et Nomad Foods. Toutes les entreprises américaines et européennes mises en cause répondent avoir lancé des enquêtes internes ou ne plus collaborer avec ces usines.

Des documents chinois et des vidéos amateur tournées par des déportés ouïgours, collectées et analysées par l’ONG journalistique The Outlaw Ocean Project, partenaire du Monde, lèvent le voile sur cette industrie et ses méthodes.

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