En plein chaos politique et économique, la Birmanie « célèbre » ses 75 ans d’indépendance
Près de deux ans après son coup d’Etat, l’armée fait toujours face à la résistance des mouvements démocratiques et de plusieurs guérillas ethniques. L’économie s’enfonce dans la récession mais la junte maintient ses revenus.
Par Yann Rousseau Publié le 4 janv. 2023 à 08:08
Une distribution d’autocollants « Jubilé de diamant » aux chauffeurs de bus de Rangoun, l’émission d’une nouvelle pièce de monnaie commémorative et un grand dîner pour les officiels de la junte à Naypyidaw, la capitale administrative du régime. Cette semaine, la Birmanie célèbre, en catimini, le 75e anniversaire de son indépendance, proclamée le 4 janvier 1948.
Dans les médias d’Etat qu’elle contrôle, l’armée, qui a renversé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi le 1er février 2021, tente de mobiliser l’opinion publique en appelant à une célébration de « l’union nationale ». « Nous devons tous aller de l’avant avec une plus grande unité pour renforcer le système démocratique authentique et discipliné que nous aspirons tous à suivre », a suggéré l’homme fort du régime, le général Min Aung Hlaing, dans ses voeux du Nouvel An.
Mais la propagande ne prend pas. « Pour la première fois dans l’histoire de la Birmanie, les militaires ne parviennent pas, malgré la violence, à soumettre la population », constatait récemment Zachary Abuza, professeur au National War College de Washington et spécialiste de la région. Lire la suite.