Italie
La réforme de la justice italienne, un cadeau à la mafia ?
Le premier ministre Mario Draghi réclame le vote de confiance du parlement pour défendre sa réforme de la justice malgré les inquiétudes de plusieurs magistrats anti-mafia
Antonino Galofaro, Rome Publié vendredi 23 juillet 2021 à 22:10 Modifié vendredi 23 juillet 2021 à 22:10
Des mafieux libérés par une justice trop expéditive bloquant des procès trop longs. Plusieurs procureurs luttant contre le crime organisé ont exprimé leurs inquiétudes devant une commission parlementaire quelques jours avant le vote de la réforme de la Justice. Rome est en train de remanier son système judiciaire afin de le rendre plus rapide et plus efficace. La révision des procès pénaux ardemment défendue par le premier ministre, Mario Draghi, et sa ministre de la Justice, Marta Cartabia, prévoit notamment la suspension de la prescription après la première sentence et la limitation à deux et à un an de la durée des procès en appel et en cassation.
Des procès terminés ?
Ce dernier point irrite des magistrats de premier plan comme Nicola Gratteri, procureur de Catanzaro, en Calabre, paladin de la lutte contre la ’Ndrangheta, la mafia locale. « Concrètement, les conséquences seront une diminution du niveau de sécurité pour le pays car très certainement il sera encore plus avantageux de commettre des crimes », n’hésitait-il pas à lâcher mardi devant la Chambre des députés. « Nous nous attendons à des conséquences très graves pour la lutte contre la mafia, le terrorisme et autres illégalités », faisait écho le même jour Federico Cafiero De Raho, le procureur national anti-mafia et antiterrorisme. Lire la suite.