Les riches se tournent vers les Bermudes

Lundi 16 avril 2012

Les riches se tournent vers les Bermudes

12 avril 2012 | 17h14

ARGENT

La petite île des Bermudes n’attire pas que des Québécois sur les plages. L’absence d’impôt sur le revenu fait aussi saliver des géants financiers d’ici qui y ont pignon sur rue. Un phénomène qui prend de l’ampleur, avec la bénédiction des autorités, selon des experts.

Financière Sun Life, Manuvie, Power Corporation, Banque TD… Une recension effectuée par Argent montre que de nombreuses entreprises financières ont des bureaux dans la colonie britannique, surnommée la « Petite Suisse de l’Atlantique ».

Le pays se spécialise dans l’assurance, avec plus de 1500 assureurs étrangers établis sur place et 50 G$ de primes sous gestion en 2004, selon la Plate-forme paradis fiscaux et judiciaires, un organisme français.

[…] En 2010, le Canada a même signé un accord avec les Bermudes et sept autres paradis fiscaux. En échange d’un accès aux comptes bancaires de contribuables étrangers, le Canada a accordé le droit à des filiales établies aux Bermudes de rapatrier leurs profits étrangers au Canada sans payer d’impôts.

Auteur d’ « Offshore : paradis fiscaux et souveraineté criminelle », le professeur de science politique à l’Université de Montréal, Alain Deneault, s’indigne de cette normalisation.

Il souligne que la moitié des stocks d’argent mondiaux transitent désormais par les paradis fiscaux.

« C’est rendu tellement important que les États sont transformés », explique-t-il.

« La fiscalité très avantageuse des Bermudes permet aux investisseurs non-résidants d’échanger des actions et de former des fonds d’investissement sans être soumis à aucun impôt », précise le fiscaliste Grégoire Duhamel, dans son guide « Les paradis fiscaux ».

Selon le professeur, le fisc a renoncé à enrayer le phénomène. « Revenu Québec s’attaque agressivement aux petits poissons, mais il laisse tranquilles les gros détenteurs de capitaux », a-t-il dit. Lire la suite.

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